Me Cheick Sacko : « L’ordonnance qui a créé la CRIEF sur proposition du Président de la transition comporte beaucoup d’insuffisances »

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Pour traquer ceux qui ont détourné des biens publics, le Président de la transition, Colonel Mamadi Doumbouya a créé la cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). 

Mais, selon Me Cheick Sacko, l’ordonnance qui a créé cette CRIEF sur proposition du président de la transition comporte beaucoup d’insuffisances dans le domaine technique. Il l’a dit ce jeudi 14 avril 2022 sur Espace FM dans l’émission les ‘’grandes gueules’’.

« L’ordonnance qui a créé cette CRIEF sur proposition du président de la transition comporte beaucoup d’insuffisances dans le domaine technique. C’est un petit groupe qui s’est réuni autour de madame la ministre (Yarie Soumah) pour créer le contenu de cette cour sans associer d’autres juristes qui sont en Guinée, et c’est un peu dommage. Il y a quelques insuffisances, par exemple la chambre de l’instruction doit statuer en collégialité en matière de liberté, c’est-à-dire mettre quelqu’un en détention ou libérer quelqu’un. C’est très important mais il y a des dispositions qui permettent au président qui contrôle la chambre de statuer seul, ce qui pose quand-même quelques problèmes ». 

Selon l’homme de Montpellier, au parquet spécial, il n’y a que trois magistrats: « c’est le procureur Aly qui a deux substituts et peu de greffiers. C’est des magistrats de qualité mais ils ne peuvent pas faire l’impossible. Trois magistrats, c’est insuffisant », a-t-il indiqué.

Plus loin, Me Cheick Sacko a invité le procureur spécial de la CRIEF pour le respect de la procédure, le respect de la présomption d’innocence et le respect du droit de la défense.  « Je pense que ce qui est important, c’est le respect de la procédure, le respect de la présomption d’innocence et le respect du droit de la défense. Subséquemment, il faut lutter contre l’impunité et la corruption, je pense que personne ne s’opposera.

La CRIEF fait un bon travail, mais il faut attendre, il ne faut pas jeter de la pierre sur les magistrats de la CRIEF. Ce que je demande c’est l’intégrité et surtout le sérieux des magistrats dans le traitement des dossiers de façon impartiale en respectant les actes de procédure, la présomption d’innocence et l’absence de l’immixtion de l’exécutif dans le judiciaire ».

A rappeler que plusieurs anciens ministres d’Alpha Condé sont en prison et leurs audiences démarrent  devant  la CRIEF le mercredi 20 avril 2022.

Aboubacar M’mah Camara



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