Nombreux sont les guinéens.nes qui se battent au quotidien pour vivre dignement et prendre soin de leurs familles. Ils se lèvent tôt et se battent à tous les fronts dans une Guinée qui manque de tout. Il était permis de croire que dans une situation comme la pandémie actuelle, un État normal se serait révélé dans son extrême obligation d’organiser la solidarité et les nouvelles bases de relation sociale, professionnelle et économique pour aider les citoyens à respecter les protocoles sanitaires.
En Guinée, rien sauf des annonces qui ne méritent même pas d’être analysées longuement tant leur côté irrationnel et inapplicable est criant. Comment un État peut se gargariser de donner quelque chose qu’il ne possède pas ? Rendre gratuits des transports publics qui n’existent pas. Bloqué le paiement des factures d’une électricité qui se fait encore plus rare avant l’annonce. Des meurettes, et c’est tout. Et puis le gouvernement intime aux guinéens.nes de se confiner en les intimidant.
Le Pr Alpha Condé et son entourage peuvent-ils comprendre enfin que la majorité des guinéens.nes vivent d’une partie des bénéfices des ventes et autres business fait le jour même, situation qui les rend incapables – non par imbécilité mais par nécessité – de s’asseoir dans leur demeure et vouloir/pouvoir respecter le protocole sanitaire édicté par les spécialistes au risque de voir leurs enfants mourir de faim ? L’histoire démontre que les personnes finissent par sortir braver les plus grands dangers même en période de guerre quitte à se faire tuer pour se procurer de ce besoin élémentaire qui est la nourriture.
La méthode de ce gouvernement à tout interdire en Guinée et ne pas assister les citoyens, ne se reste que par la distribution des denrées alimentaires, est une pure catastrophe. Par cette méthode, les guinéens.nes risquent davantage la mort par la faim et d’autres raisons liées au confinement forcé et inadapté que de SARS-CoV-2 lui-même (communément appelé Covid.19). Partout, dans le monde, les États s’organisent et marquent leur présence – au moins, à minima – auprès de leurs populations respectives par des mesures sociales et économiques en leur apportant concrètement des aides matérielles diverses. Pourquoi pas la Guinée ?
Poser une telle question n’est pas dans mon intention d’apporter une critique politicienne débridée, mais c’est décrire ma conviction profonde qu’un Etat efficace est efficacement présent auprès de son peule. Un président humaniste est humainement [physiquement] présent auprès de ses concitoyens.
Il n’est pas abusé de qualifier aujourd’hui l’État guinéen de défaillant, puisqu’il est complètement absent auprès de sa population en ces moments difficiles. À force de se sentir abandonnés, certains enfants guinéens.nes seront bientôt contraints de se contenter d’un verre d’eau pour passer leurs nuits. Difficile d’imaginer la faim s’inviter durablement dans les foyers en Guinée sans dénoncer l’inacceptable alors que le pays est si riche en compétences – sous employées – et ressources naturelles – non partagées –, ce qui est scandaleux.
Cette pandémie, certes, impacte les guinéens.nes fortement, mais elle déshabille ce régime actuel dans un drap d’inefficacité et révèle ses tares les plus grotesques auréolées d’un manque d’organisation, d’anticipation et de gestion.
Alseny GaliManguê SOUMAH
Secrétaire Général
Rassemblement Guinéen pour le Développement (RGD Europe)
a.galimangue@rgd-europe.org
