Achat de consciences des conseillers communaux : Fodé Oussou Fofana répond à Damaro Camara

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Depuis l’imbroglio électoral consécutif à l’installation des conseillers communaux à Matoto, la tension ne cesse de grandir entre les deux partis opposés (UFDG et RPG). Par médias interposés, les lieutenants de  ces deux  partis ne mâchent pas leurs mots pour dénoncer les dérives du camp opposé. Dans une publication de nos confrères de Media Guinée publié ce Mercredi 19 décembre,  le député Damaro Camara a fustigé l’UFDG en l’accusant d’acheter la conscience des conseillers en contrepartie de leurs voix. Selon le président du groupe parlementaire  RPG Arc-en-ciel, le parti de Cellou Dalein Diallo aurait même acheté  des véhicules pour certains conseillers à Matoto afin d’obtenir leurs votes.

Face à ces accusations, notre rédaction a tenté de tirer cela au clair. C’est ainsi que nous avons contacté par téléphone le vice-président de l’UFDG Fode Oussou Fofana qui a répondu aux accusations de Damaro sans aucune ambiguïté. Il s’exprime ainsi: « écoute,  ce que dit Damaro est une divagation intellectuelle. Tout le monde sait que c’est un extrémiste même dans son propre camp. Alors au lieu de passer son temps à baver dans les médias, il ferait mieux de porter plainte. Parce que, ce qu’il dénonce est un délit réprimé par la loi, et cela n’est pas favorable pour son parti. Donc pour nous, c’est un non évènement. Nous avons gagné à Matoto, et pour l’instant, nous avons suspendu l’installation des conseillers, mais nous allons reprendre où nous nous sommes arrêtés. La décision du ministre est nulle, il n’a pas les prérogatives pour annuler ou invalider une élection d’un maire. Cela relève des juridictions compétentes ».

Face à cette situation, ne serait-il pas nécessaire de chercher à comprendre la portée des dispositions juridiques en la matière ? Pour répondre à cette question, nous avons contacté notre consultant juridique le Bâtonnier Mohamed Traoré. Ses explications sont limpides pour lever  toute équivoque.  Pour lui, « L’article 139 du Code des Collectivités Locales ne confère pas au MATD le droit d’annuler l’élection de l’autorité exécutive.  D’ailleurs, l’article 140 du même code dit que les questions relatives à la nullité de cette élection sont réglées dans les conditions, formes et délais prescrits pour les réclamations contre les élections communales. Et pour le règlement du contentieux des élections communales, il faut se reporter aux dispositions de l’article 114 du Code électoral ». Plus loin il ajoute : « On peut ne pas être engagé politiquement, on peut ne pas être militant d’un parti politique, on peut ne pas se ranger derrière un leader politique. Mais on ne doit pas être insensible à la situation de son pays. Ce qui se passe autour de l’élection de l’exécutif communal de Matoto doit interpeller tous les Guinéens. La délinquance électorale doit être combattue par tous les Guinéens. Le mensonge, même lorsqu’il vient d’un ministre de la République, doit être dénoncé. La Guinée n’est pas la propriété d’un homme, d’un groupe d’hommes ou d’un parti politique. Ce que la presse a rapporté et en particulier ce qu’on a vu sur Gangan TV est suffisamment informatif ».

A travers ces dispositions, l’on se rend compte que le ministre n’a pas respecté le droit électoral, et cet état de fait va nous conduire vers un nouveau bras de fer entre opposition et mouvance. Dans  ce classico électoral guinéen, les plus grands perdants seront les populations de Conakry en générale et celles de Matoto en particulier.



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