L’accord politique entre Mouvance et opposition républicaine : un véritable déni de démocratie

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Ces derniers temps, notre pays a été géré par des accords politiques  entre mouvance et opposition en lieu et place de la constitution, bref de nos lois. Le contentieux électoral sur les élections du 4 Février n’a pas échappé à cette règle.

Pourtant, l’élection est l’une des bases de la démocratie¸ elle permet d’assurer aux gouvernants la légitimité politique leur permettant d’exercer un mandat.

Les conditions d’accès au pouvoir par la voie électorale de représenter le peuple sont fixées par un ensemble de textes internationaux et nationaux, qui ont vocation à être le dispositif juridique de l’organisation des scrutins en régimes démocratiques. Ainsi,  en son article 21 (alinéa 1 et 2) la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations-Unies proclamée le 10 décembre 1948 dispose que :

«Toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par l’intermédiaire de représentants librement choisis… La volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics; cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la liberté du vote ».

En droit interne, l’Article 2 de la loi fondamentale  guinéenne est un élément central de ce dispositif qui veille au suffrage universel. Il dispose que :

« La souveraineté nationale appartient au Peuple qui l’exerce par ses représentants élus et par voie de référendum. Aucune fraction du peuple, aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice ». Autrement dit, la souveraineté est un bien du peuple, qui peut s’en servir en votant pour choisir ses représentants. Donc, de nos jours, l’élection peut être considérée comme étant un moyen légitime d’accéder au pouvoir. Elle permet ainsi à la personne élue d’être considérée par tous comme un représentant légitime. Dans ce cas, elle devient à la fois une valeur démocratique sûre, mais aussi une « pourvoyeuse de légitimité ». Que dire alors des accords politiques  qui peuvent  remettre en cause cette légitimité ?

Notre pays est depuis  quelques années, champion dans ce domaine, en ce sens  que tout est fait sur la base  de calculs politiciens, sans pour autant tenir compte des préoccupations du peuple. L’état est garant de nos lois et libertés, ne pas tenir compte du suffrage exprimé lors des élections locales du 4 Février, constitue une violation grave de nos principes fondamentaux, et en même temps, une façon de piétiner le fonctionnement de la démocratie par le bas, mais aussi d’exclure certains partis du jeux politique comme : l’UFR, le PDEN, le GRUP et tant d’autres qui ne sont pas signataires de ces accords.

Au regard du peuple, ces administrateurs locaux  issus de ces accords, n’auront pas la légitimité politique qui leur permet d’exercer un mandat à son nom. Ces pratiques qui sont devenues monnaies courantes, donnent un coup de frein  à notre jeune démocratie, d’ailleurs c’est à cause de ces arrangements que le champion de génération debout a affirmé que : « Il n’y a pas d’opposants en Guinée, il n’y a que des copains et des coquins, qui se font des petits arrangements entre eux, quand ça les arrange et qui s’opposent quand ça ne les arrange pas ». Autrement dit, le respect des principes fondamentaux doit être le leitmotiv de tout état « sérieux ».

A cette allure-là, il serait mieux de remplacer la CENI par les accords politiques entre les partis, en ce moment là, on aurait  économisé des milliards, qui pourront servir de Levier à d’autres secteurs prioritaires de la société guinéenne.

 

 



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