Le juriste Karamo Mady sur la dissolution du FNDC : « désormais si une radio donne la parole à un membre du FNDC… peut être considéré comme un délit »

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Depuis la décision du ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, annonçant la dissolution du Front national pour la défense (FNDC), les réactions des juristes ne cessent de tomber. Après, Me Fayiba Mara, c’est le tour de Karamo Mady Camara de se prononcer sur le sujet. C’était sur FIM FM dans l’émission ‘’Mirador’’ de ce mercredi 10 août 2022.

Dans son raisonnement, le juriste a évoqué qu’il y a une totale incohérence, une totale confusion dans la démarche du Ministre.  « Mais, là où il peut trouver un abri c’est en vertu du caractère administratif de l’acte qu’il a pris, puisse qu’au visa de ce caractère il peut agir pour préserver l’ordre public s’il estime qu’il est perturbé et laisser le soin maintenant à l’entité à aller contester cela. Mais sauf que le FNDC n’ayant pas une base juridique ne peut pas ester en justice. Et c’est ce qui est quasiment impossible puisque le FNDC n’a pas une personnalité juridique il ne peut donc pas ester en justice ».

Il poursuit en disant ceci : « qu’à partir de la dissolution du FNDC, les discours, les échanges, les messages qui doivent porter sur le FNDC, sur les activités du FNDC, sur les responsables du FNDC sont désormais interdits par les autorités guinéennes. Le Ministre a dissout le FNDC, mais si les membres de cette association-là qui ont d’autres agréments, d’autres autorisations décident de continuer à exercer leurs activités, ils le peuvent mais seulement, ils ne peuvent pas agir et parler au nom du FNDC qui n’existe plus. Désormais si une radio donne la parole à un membre du FNDC en tant que responsable de cette entité peut être considéré comme un délit parce que l’entité n’a plus de reconnaissance sur le territoire guinéen. 

Si derrière un média admet que telle ou telle personne dans le FNDC qui a telle ou telle qualité dans le FNDC peut encore s’exprimer sur ses ondes en cette qualité, cette prise de position est une affaire personnelle ».

Aboubacar M’mah Camara



Journaliste - Conakry -Guinée Tel : 224 669 49 32 51