« Il faut questionner notre héritage politique pour une meilleure refondation » DIXIT Amadaou Sadjo Barry

945

Docteur Amadou Sadjo Barry professeur de Philosophie au CEGEP (Collège d’enseignement général et professionnel) de Saint-hyacinthe, Québec, Canada, était l’invité hier de l’émission MIRADOR chez nos confrères de FIM FM, lors de son intervention, plusieurs questions relatives à la gouvernance et la problématiques liée à la refondation de l’état ont été abordées.
Sans aucune ambivalence, le philosophe a répondu avec brio à ces différentes questions des journalistes. Par ailleurs, Pour Amadou Sadjo, il serait important de questionner notre héritage politique et surtout la manière dont les acteurs politiques guinéens par delà des noms personnels, conçoivent le rapport à l’espace dit publique.
Sur les enseignement à tirer des différents régimes et de la gouvernance Alpha, il a répondu:
« Le premier enseignement, c’est de considérer que toutes les transitions que le pays ait connues , ont été des échecs. C’est à dire celle de 1984 à 1993 et celle de 2010, sont des transitions qui ont échoués paracerque si elles avaient réussies, nous aurions dépassé la problématique… du 3ème mandat et surtout si elles avaient réussies cette dynamique ou nous sommes dans une logique de confiscation du pouvoir, en tout cas le champ politique est organisé de manière à dominer les institutions publiques nous serions déjà affranchies d’une telle pratique du pouvoir. La gouvernance d’Alpha Condé témoigne à bien des égards politiques qu »institutionnelles que depuis 1958 nous sommes dans une politique où les institutions dites publique en fait n’ont pas de dimension publique. Et donc que nous assistons à un transfert à l’extension de l’espace privé, c’est à dire que les individus s’autorisent du privilège qu’ils ont du pouvoir pour dominer l’espace publique. Donc la première leçon c’est que nous ne sommes pas sortis des pratiques informelles et nous ne sommes pas sortis depuis 60 ans d’indépendance justement de cette logique néo patrimoniale du pouvoir et pour terminer de cette conception qui va chercher le sentiment d’appartenance ethnique pour asseoir un capital politique afin de dominer le territoire ou ce qu’on appelle a tort la nation guinéenne » a-t-il declaré.
Avant d’ajouter « Mon commentaire c’est une tragédie humaine au sens fort d’un terme grec. Vous avez là le destin de quelqu’un à qui même nous au Canada on croyait. Nous avions quelque part espoir malgré tout le conflit qui a parrainé les élections en 2010 et les législatives en 2013, On s’en souvient. Et nous avions l’espoir que l’opposant que fut Alpha Condé dans sa trajectoire, lui qui a connu la prison, qui a connu l’humiliation, l’injustice pendant toute sa période dans l’opposition. lui Qui a combattu contre les inégalités du moins en principe. Nous avons cru que lui au moins, il aurait pu impulser une dynamique de changement qui inscrirait le pays dans une voie au moins je dirais pas exceptionnelle mais normale. C’était la grande déception en 2013 de voir comment la cacophonie qui a entouré l’organisation des législatives déjà donnait mauvais signal. C’est pourquoi il faut aller au delà du personnage de Alpha Condé et questionner notre héritage politique et questionner surtout la manière dont les acteurs politiques guinéens par delà des noms personnels, conçoivent le rapport à d’espace dit publique. Depuis Sekou Touré, L’ espace publique guinéen n’a jamais exister. Nous sommes dans un rapport personnalisé » a-t-il souligné
Il est noter que Amadou Sadjo Barry est spécialiste en éthique des relations internationales et dans les politiques de développement, il s’intéresse aussi aux problématiques liées à la diversité ethnoculturelle dans les démocraties libérales. Il vient de publier un ouvrage intitulé « Essai sur la fondation politique de la Guinée »



Journaliste, Correspondante à Conakry