Crises politiques en Afrique de l’ouest : Maître Traoré dénonce le paradoxe de la CEDEAO

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Depuis mois, certains pays de la sous-région connaissent des crises politiques dues à la mauvaise gestion et les nombreuses violations de la constitution des pays par les gouvernants. Ces situations conduisent les populations à des manifestations qui sont dans bien des cas réprimées dans le sang par les autorités. Et souvent, l’armée devient le dernier recours pour rétablir la démocratie. Ce fut le cas au Mali il y a quelques jours.

Après ce coup d’état, la CEDEAO a pris position en militant pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel.  Plusieurs observateurs s’interroge sur  cette position de la CEDEAO, dans la mesure où elle ne défend qu’un seul côté. Celui des gouvernants.

C’est pourquoi maitre Mohamed Traoré s’interroge « Selon la CEDEAO, le temps des coups d’Etat est révolu. Mais qu’en est-il de la manipulation des constitutions pour rester indéfiniment au pouvoir ? »

« Le journaliste sénégalais Adama Gaye a bien raison de parler « d’éternel train en retard  » à propos de cette organisation. Elle ne lit les textes communautaires (conventions et protocoles) que dans le sens qui est favorable aux Chefs d’Etat. L’institution se soucie de la préservation de l’ordre constitutionnel- ce qui n’est pas mauvais en soi- mais ne s’intéresse que très peu aux conditions d’organisation des élections et à la gouvernance, questions qui sont également abordées par des protocoles. Elle accompagne et entérine même parfois, au nom de la stabilité, des processus électoraux totalement biaisés. Bref, les faits qui peuvent causer la rupture de l’ordre constitutionnel, ne font pas partie de ses préoccupations Toujours véloces quand il s’agit de défendre ses « syndiqués » mais jamais quand il s’agit des peuples. Comme si ces derniers n’avaient pas des droits » a-t-il dénoncé



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