L’INDIGNATION SÉLECTIVE : INCAPABLE DE VOIR LA GRUME QUI EST DANS TON ŒIL, TU VOIS LA BRINDILLE QUI EST DANS CELUI DE TON VOISIN. MAÎTRE TRAORE

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La mort de Georges Floyd a créé une forte vague d’indignation si on en juge par les multiples publications et commentaires sur le réseau social Facebook en particulier. De nombreux Guinéens, toutes tendances confondues, ont exprimé à leur manière leur colère face à cet acte révoltant. Mais à l’occasion de ce tragique événement, certains ont posé la question de savoir pourquoi la même indignation n’est pas constatée lorsque des éléments des forces de l’ordre tirent à balles réelles sur des manifestants dans des quartiers de Conakry et de l’intérieur du pays.

Les réponses que l’on entend donnent la mesure de la haine que certains Guinéens nourrissent à l’égard de leurs compatriotes en raison de leur appartenance politique ou ethnique. En effet, l’argument qui revient le plus souvent pour expliquer le manque de réaction face aux homicides commis lors des manifestations est qu’aux États-Unis, les manifestations sont démocratiques, pacifiques et civilisées alors qu’en Guinée les manifestants seraient des loubards et armés.

Mais lorsqu’on regarde les images diffusées par les chaînes de télévision du monde, on voit comment sont violentes les manifestations en cours aux États-Unis depuis une semaine.

Des biens publics et privés sont détruits. La presse évoque même une situation de chaos dans certaines villes telles que Minneapolis et Saint-Paul. Des manifestations se sont produites jusqu’aux abords de la Maison-Blanche. Peut-on parler dans ce cas, de manifestations pacifiques ? La réponse est négative. Mais pas un seul coup de feu n’a encore été tiré sur un manifestant par les forces de l’ordre. On voit même parfois des éléments des forces de l’ordre montrer des signes de sympathie à l’endroit des manifestants en colère.

Pourquoi des Guinéens trouvent-ils des explications voire des justifications aux agissements violents des forces de l’ordre lors des manifestations ? Pourquoi sont-ils plus compatissants lorsqu’il s’agit d’Africains- Américains victimes d’une bavure policière dans son pays que quand il s’agit d’un de leurs compatriotes délibérément tués ou blessés par des éléments des forces de l’ordre ? Il est certain que si ce sont les leurs qui avaient été victimes des balles meurtrières des forces de l’ordre, leur discours n’aurait pas été le même. Or, les faits démontrent que ce dont les forces de l’ordre sont capables à Hamdallaye, Bambeto, Cosa, Labé et ailleurs, ils en sont capables également à Dubréka, Coyah et Nzérékoré. Nul ne doit donc se sentir à l’abri au point de se réjouir ou de rester indifférent quand d’autres citoyens sont victimes de violences des forces de l’ordre.



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