Opposition de 7 Commissaires de la CENI à leur président, Il faut qu’on mette fin à l’hypocrisie ambiante

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Je félicite chaleureusement la prise de position responsable des 7 commissaires de la CENI qui ont rejeté le chronogramme proposé par le président de la CENI pour obéir à l’injonction d’Alpha Condé.

Ce dernier avait refusé de mettre les moyens à la disposition de la CENI pour qu’elle puisse organiser les élections législatives au courant de cette année 2019. Maintenant, qu’il est pris par son propre calendrier du 3ème mandat, il tient coûte que coûte à organiser ces élections d’ici fin 2019. Or, les contraintes légales et opérationnelles ne le permettent pas. Le président de la CENI veut passer outre pour organiser encore une autre mascarade électorale comme ils en ont l’habitude. Mais, pour la première fois, ils ont eu la mauvaise surprise d’avoir en face de vrais commissaires respectueux de la loi.

Franchement, je désespérais des commissaires de la CENI, notamment de l’opposition qui cautionnaient toutes les violations de la loi par la CENI.

Il faut qu’on mette fin à l’hypocrisie ambiante. De Lounceny Camara à Amadou Salif Kebe en passant par Bakary Fofana, tous ces trois présidents de la CENI sont des militants du RPG camouflés au sein de la société civile et le barreau guinéen. Tous prenaient donc leurs ordres auprès du président de leur parti Alpha Condé. C’est ça la cause principale du drame électoral guinéen.

Le long combat de l’opposition sous le général Lansana Conté pour transférer l’organisation des élections du ministère de l’administration du territoire à une institution électorale indépendante a vu ses résultats annihilés par Alpha Condé, qui s’est toujours arrangé à nommer ses militants à la tête de la CENI.

Me Amadou Salif Kebe veut passer en force, mais nous n’accepterons pas qu’il torpille le processus électoral afin de faire plaisir à son chef.

Je réitère mon appel à l’Ordre des avocats de le récuser en raison de ses agissements, notamment les violations systématiques des dispositions de deux lois organiques. Preuve est faite, qu’il n’honore pas la respectable profession d’avocat. La corporation des avocats ne peut pas ignorer ces faits qui ont eu des conséquences graves pour la stabilité politique de notre pays et conduits à des violences inouïes sur des militants de l’opposition qui manifestaient pour exiger des élections transparentes et crédibles.

L’ordre des avocats a le devoir de réagir, parce que sa responsabilité morale est engagée, en l’ayant désigné pour le représenter à la CENI. Si son représentant ne respecte pas les règles déontologiques de la profession, il est de sa responsabilité de le sanctionner ne serait-ce que symboliquement et exiger sa démission.

Je pense que l’opposition doit saisir officiellement le Bâtonnier de l’Ordre des avocats sur le cas de leur représentant à la CENI Me Amadou Salif Kebe.

Les enjeux sont si importants que nous ne pouvons laisser l’irresponsabilité perdurer au sein de la CENI.

Alpha Saliou Wann



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