La dernière partie de l’entretien accordé au site Guinée direct infos
Guinée direct infos : Si le Président Alpha Condé vous rappelait pour vous nommer, accepteriez-vous?
SB: Qui vous dit qu’il ne l’a pas fait? Qui vous a dit que je n’ai pas été approché par le gouvernement Kassory? C’est des choses que nous n’étalons pas. Ce que les gens doivent savoir, c’est que mon limogeage du gouvernement a été une action précipitée par le président qui savait que j’en avais marre. Je crois qu’il avait vu avant l’heure un Gassama se dessiner et là, il a pris le devant. Nous ne rentrons pas dans ça. J’ai fait 20 mois dans le gouvernement. Le président a compris après 20 mois que nous sommes incompatibles et c’est vrai nous sommes incompatibles. Tant qu’il n’épouse pas ses idées originales, ses idées de départ, nous sommes incompatibles. Il l’a compris, il ne s’est pas levé une nuit pour me démettre de mes fonctions. Nous avons fait beaucoup d’interactions, beaucoup d’interactions avant d’arriver à la séparation. C’est comme dans un couple, le divorce survient après plusieurs interactions dans la chambre, dans le salon, et dans la maison. Donc avec le président Alpha Condé on avait atteint la limite, pour moi j’avais atteint la fin de la collaboration. Maintenant il a dégainé en 1 er lieu, c’est tout en son honneur mais je puis vous assurer que s’il ne dégainait pas, c’est moi qui le ferais.
Guinée direct infos : Votre dernier mot
SB: le dernier mot c’est à l’endroit du peuple de Guinée, un peuple martyrisé, un peuple aujourd’hui confronté à toutes les souffrances, a toutes les incertitudes, mais très malheureusement un peuple qu’on est en train de conduire au désespoir dans un contexte de pauvreté, de misère, d’adversité, de crise incessante. Tant que l’espoir vit, tant qu’il y’a un minimum de place pour l’espoir, le peuple peut vivre. Là aussi très malheureusement au lieu de continuer à assassiner simplement le peuple, on est entrain en Guinée d’assassiner l’espoir du peuple, or sans espoir il n’y a pas d’avenir pour le peuple. C’est d’ailleurs ce manque d’espoir qui pousse de plus en plus nos enfants de fuir un pays qu’on dit être en paix pour aller se jeter à la mer. Je dis à ceux-là qui sont entrain d’assassiner l’espoir, d’arrêter Parce que le meilleur juge C’est l’histoire. Et le jugement de l’histoire est implacable. Qu’ils sachent qu’un jour le tribunal de l’histoire nous fera passer un à un de façon présente ou de façon posthume. Chacun de nous s expliquera à l’histoire et à la nation. Mais cette nation est meurtrie dans son corps et dans son âme. Cette nation est déchirée et il y’a une grande part de responsabilité de nous élites intellectuelles, de nous élites politiques, de nous élites administratives de cette nation. C’est notre démission, voir même nos assauts face à la nation ou plutôt contre la nation qui ont mené cette nation dans cet état de délabrement indescriptible. La nation guinéenne ne doit pas perdre espoir et pour se faire ceux qui sont entrain de tuer cet espoir doivent être arrêtés vite et C’est ce combat que nous sommes entrain de mener avec les forces vives de la nation. Or la force la plus vive d’une nation C’est sa jeunesse.
Guinée direct infos : nous vous remercions pour votre disponibilité.
SB : c’est moi qui vous remercie pour tout ce que vous faites pour la démocratie te la liberté d’expression dans notre pays
Entretien realisé par Hanny Diallo et Saidou Diallo
