28 Septembre 1958-28 Septembre 2018 : 60 ans de fierté nationale

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28 Septembre 1958-28 Septembre 2018, il y a 60 ans jour pour jour, la Guinée disait non au colonisateur français. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la France était économiquement et politiquement affaiblie. Elle n’était plus en mesure de contrôler les colonies. C’est ainsi qu’elle proposa le projet de communauté à toutes ses colonies.

Ainsi, Ahmadou Kourouma écrivait qu’entre 1957-1960 « comme une nuée de sauterelles, les indépendances tombèrent sur l’Afrique ». Durant cette période, la plupart des états africains accédèrent à l’indépendance. Ce fut le cas de la Guinée en 1958.

Mais avant, le 28 septembre 1958, la Guinée vota non au référendum du projet de constitution à la création d’une communauté franco-africaine proposée par le Général De Gaulle, et proclama son indépendance dans une liesse populaire le 02 octobre 1958. Avec cette phrase qui est restée célèbre dans la mémoire collective des guinéens: « Il n’y a pas de dignité sans liberté: nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage.» (Sékou Touré). Touré devient alors le premier président du jeune Etat avec son parti le PDG.

Aujourd’hui, à la célébration de cette date charnière de l’histoire de la Guinée, le site Guinée Direct infos, a jugé nécessaire de consacré cette semaine aux héros de l’indépendance.  Sur ce, nous avons réalisé quelques avec certains anciens combattants et recueillies des informations sur Wikipédia. Le recoupement de ces informations nous ont permis de choisir  ce matin deux de ces personnalités qui ont combattu le colon pour la liberté : Ibrahima Barry alias Barry III et Hadja Mafory Bangoura

Qui était Barry III ?

Ibrahima Barry, dit “Barry III”, était un homme politique guinéen. Né à Bantignel, dans l’actuelle préfecture de Pita, Barry III était issu d’une famille aristocratique peule et fils d’un chef de canton. Il fréquenta l’école normale William Ponty près de Dakar et obtint un diplôme de droit à l’université de Montpellier, où il noua des liens avec la SFIO. Devenu inspecteur des contributions directes, il rentra en Guinée en 1954 et se lança en politique. Il obtint le soutien de la SFIO aux élections du 27 juin 1954, organisées pour remplacer Yacine Diallo comme député de la Guinée à l’Assemblée Nationale française. Barry III arriva en troisième position, loin derrière Sékou Touré et Barry Diawadou. Il réussit une belle progression en recueillant près de 10 % des suffrages aux élections législatives de janvier 1956, malgré sa mutation à Dakar en septembre-novembre 1955. Mais aux élections territoriales de mars 1957, son parti n’obtient que trois sièges, lui-même étant élu conseiller de Pita. En octobre 1954, Barry III créa la Démocratie Socialiste de Guinée (DSG), avec le militant politique français Jean-Paul Alata. Le parti développa un discours plus radical que la précédente formation guinéenne d’obédience socialiste.

Après l’écrasante victoire du PDG aux élections territoriales de mars 1957, la DSG de Barry III et le Bloc Africain de Guinée de Barry Diawadou se rapprochèrent pour finalement former, en avril 1958, l’Union des Populations de Guinée, branche guinéenne du Parti du Regroupement Africain (PRA). En accord avec le PDG, le PRA appela à voter NON au référendum de 1958 sur la Constitution de la Ve République, et après l’accession à l’indépendance en octobre 1958, le PRA fut dissous et Barry III rejoignit le gouvernement guinéen. Il occupa d’importantes fonctions : Secrétaire d’Etat à la présidence (oct 1958-avril 1959), directeur des Affaires économiques (avril 1959-mars 1960), Ministre de la Justice (Mars 1960-janvier 1961), Ministre du plan (janvier 1961-février 1964), Ministre du commerce (février 1964-novembre 1964) puis Secrétaire général du gouvernement à la Présidence.

Au lendemain de l’agression portugaise de 1970, Barry III fut accusé d’avoir participé à coup de force. Il fut arrêté et pendu en janvier 1971 au Pont du 8 novembre. (SOURCES : Parisot to Gouverneur Général AOF, 21 June 1954, no. 265/Cab, Archives Nationales d’OutreMer, 1AFFPOL/2143) Dictionnaire Biographique

Qui était Hadja Mafory Bangoura ?

Elle est née vers 1910 à Wonkifon dans l’actuelle préfecture de Coyah. Issue d’une famille modeste soussou, elle  passa son enfance dans le milieu rural. La pêche et l’agriculture étaient leurs principales activités. Dès son jeune âge, elle quitta Coyah pour Conakry, en travaillant comme couturière. Mère de trois enfants, Mafory Bangoura se lança en politique en soutenant l’indépendance de son pays. C’est ainsi qu’elle fut approchée par Sékou Touré lors de la grève générale en 1953. Au cours de cette grève, elle encourage les femmes à  se mobiliser. Après la grève, elle devient présidente des femmes du rassemblement démocratique africaine (RDA). Sa popularité augmente et devient très influente dans le milieu des femmes. Elle à la base de ce que l’on a appelé la « grève du sexe » en 1954, en invitant les femmes de Guinée à faire la grève de sexe auprès de leurs maris, une façons de pousser les hommes à rejoindre le RDA. Elle ordonna même de leur quitter en cas de refus.

Parallèlement à ces activités Mafory Bangoura créa une milice populaire composée de femmes qui apprennent sous son autorité au maniement des armes.

Sa popularité et sa notoriété au sein de la junte féminine dépassent les frontières guinéennes et inquiètent les colons. C’est ainsi, qu’elle fut accusée d’avoir transmis un document aux militants emprisonnés, elle fut  condamnée en Juillet 1955 à payer 70.000 francs et à un an de prison ferme. Suite aux  fortes mobilisations des femmes, elle fut libérée 28 jours après.

Au lendemain de l’indépendance, en 1958, elle devient membre du bureau politique du Parti démocratique de Guinée (PDG), puis, dix ans plus tard, ministre des Affaires sociales, de 1970 à 1976. Elle meurt en 1976 à Bucarest, en Roumanie.

Source Wikipedia et  entretien anciens combattants

Paix à l’âme de nos combattants.

La patrie vous rendra toujours hommage

 



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