Déclaration du patrimoine: « En douze mois de gestion, beaucoup de choses sont possibles tant en bien qu’en mal » ( Me Traoré)

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Au lendemain de l’accession du « CNRD » au pouvoir, le Président de la Transition a mis en place la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Cette décision traduit sans nul doute la volonté de la nouvelle équipe dirigeante du pays de combattre la délinquance économique et financière. La mise en place de la CRIEF est sûrement l’une des décisions les plus hardies de la junte militaire au pouvoir depuis le 5 septembre 2021. L’ordonnance créant la CRIEF, reprenant les dispositions de la constitution de 2010 et celles de la loi anti-corruption, déclare imprescriptibles les crimes économiques. Ce qui renforce davantage la volonté de traquer les bandits à col blanc.
Mais, cette volonté aurait été plus claire, plus ferme et plus sincère encore si la Charte de la Transition reproduisait les termes de la Constitution de 2010 sur la déclaration des biens. Un certain nombre de personnes désignées limitativement, en raison de leurs fonctions, devraient procéder à la déclaration de leur patrimoine pour prévenir toute tentative d’enrichissement illicite pendant cette période de transition.
Un an après, il n’est pas certain que cette formalité, qui est une garantie de transparence dans la gestion publique, soit désormais efficace ou utile pour des personnes déjà en fonction. En douze mois de gestion, beaucoup de choses sont possibles tant en bien qu’en mal.
Il ne reste plus que l’espoir de voir la CRIEF survivre à la transition.

Maître Mohamed Traoré



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