« Renouvellement de la classe politique guinéenne » Maître Traoré s’interroge sur certains aspects

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Comment renouveler la classe politique ? Apparemment, c’est plus facile à dire qu’à faire. Le CNRD pourrait-il, à travers un communiqué, « dégager » d’autorité l’actuelle classe politique? Faut-il prévoir dans une éventuelle nouvelle constitution une règle fixant un âge limite au-delà duquel un acteur politique ne peut exercer certaines fonctions ?

Une telle démarche serait tout simplement une discrimination fondée sur l’âge. Dans les pays à fort ancrage démocratique, il n’est pas rare de voir des acteurs politiques d’un certain âge exercer les plus hautes fonctions politiques.

Le Président américain en est l’exemple le plus parfait. Son prédécesseur n’était pas non plus jeune. La solution souhaitable serait qu’à un moment donné un homme ou femme politique  » écoute » son corps afin de pouvoir décider en toute liberté s’il doit continuer ou arrêter.

Cela dit, aucun pays ne peut se permettre de se priver de l’apport de certains de ses fils sous prétexte qu’ils appartiennent à une « ancienne politique ».  Quel est d’ailleurs le critère de  « l’ancienneté » d’une classe politique?

Les Guinéens devraient arrêter de perdre leur temps dans des débats inutiles et oiseux pour se consacrer à l’essentiel c’est-à-dire sortir le pays de cette malheureuse situation d’éternel recommencement.

En réalité, l’un des moyens pour arriver à un renouvellement de la classe politique serait d’une part, un engagement politique plus accru de la jeunesse et, d’autre part, le respect de la volonté des citoyens dans le choix de leurs dirigeants. Seuls les citoyens devraient en effet décider de renvoyer tel personnel politique au profit de tel autre. Mais cela s’opère sur la base d’une appréciation objective des différents projets de société et programmes politiques. La jeunesse n’est ni un projet de société ni un projet politique. Des hommes politiques comme Emmanuel Macron (France) ou Sebastian Kurz (Autriche) ne sont pas arrivés au pouvoir simplement parce qu’ils sont jeunes. Ils se sont engagés et ont réussi à séduire l’électorat.

Alors, Mesdames et Messieurs les « Jeunes », engagez-vous et battez-vous. Ainsi vous arriverez peut-être à gagner la confiance des électeurs. Mais ne comptez pas sur un décret ou sur une Constitution pour vous mettre sur orbite.

Maître Mohamed Traoré avocat



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