L’ouverture du procès Roger Bamba « Il n’aura pas la chance d’assister à son procès » (maître Traoré)

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Ce mercredi s’ouvre le procès de plusieurs prisonniers politiques dont Souleymane condé, Youssouf Diabaté et malheureusement le défunt Roger Bamba au tribunal de première instance de Dixinn. Pour l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats maître Mohamed Traoré, Le cas de Roger Bamba doit interpeller tout un chacun. C’est pourquoi il lance un appel à la prudence sur les réseaux sociaux lors des échanges, surtout que l’on est face à un régime devient de plus en plus policier, répressif et autoritaire

« Ce mercredi 23 décembre s’ouvrira au Tribunal de Première Instance de Dixinn le procès de Souleymane Condé et de Youssouf Diabaté. Ce dernier a eu tout simplement la malchance  d’être au mauvais endroit et au mauvais moment. En effet, il a été arrêté alors qu’il était en compagnie de Souleymane Condé à bord du  véhicule de celui-ci. Ce dossier concerne aussi quelqu’un qui, très malheureusement, n’aura pas la chance d’assister à son procès : il s’agit du regretté Roger Bamba, mort d’une cirrhose du foie, selon le chargé de communication du ministère de la Justice alors qu’il se plaignait plutôt d’hypertension.

Le cas de ce jeune doit interpeller toutes les bonnes âmes de ce pays.

En effet, à cause d’échanges entre lui et un adversaire politique via Messenger, la puissante machine de la police a été mise en branle pour le rechercher, l’interpeller et le conduire à la DCPJ où il a été auditionné avant d’être déféré devant le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance  de Dixinn.

Celui-ci a ouvert contre lui une information judiciaire pour « diffusion et mise à disposition d’autrui de données de nature à troubler l’ordre public et la sécurité publique par le biais d’un système informatique » faits prévus et prévus par les articles 31 et 32 de la loi relative à la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel. Il faut noter que même la Direction Centrale des Enquêtes et Opérations de la Direction Générale du Renseignement Intérieur a été mis à contribution pour une affaire aussi banale.

En quoi une conversation d’ordre privé peut-elle constituer  » des données de nature à troubler l’ordre public et la sécurité publique ?

En tout cas, ce sont les raisons qui ont valu à Roger Bamba des poursuites judiciaires. Bien qu’il soit présumé innocent jusqu’à la fin des temps, il n’en demeure pas moins qu’il a été privé de liberté et peut-être de soins médicaux adéquats pendant la période de sa détention.

La leçon qu’il faut retenir de cette triste affaire est qu’il faut se garder d’engager des discussions avec certains « amis » des RS sur n’importe quel sujet ou de tenir certains propos même sur le ton de la plaisanterie et même en privé. On ne sait jamais à quel moment une conversation privée peut être rendue publique, sortie de son contexte être à la base d’ennuis y compris judiciaires pour un citoyen. Il ne s’agit de créer une atmosphère de méfiance entre  » amis » ou de susciter la peur mais d’un appel à la prudence surtout quand on peut constater que le régime devient de plus en plus policier, répressif et autoritaire. »



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