Maître Traoré à propos de l’interview du président avec François Soudan « Il est toujours infiniment mieux de prendre les bons exemples »

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Il y a quelques jours, le président Alpha Condé accordait un entretien à François Soudan de jeune Afrique. Au cours de l’entretien, plusieurs points ont été débattus notamment la fameuse question du troisième mandat. Alpha Condé comme à son habitude est resté ambiguë sur la question de briguer un troisième mandat tout en prenant des « mauvais exemples sur d’autres présidents ». Cette réponse a interpellé plusieurs observateurs de la vie politique dont l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats

François SOUDAN:  » Cette Constitution vous donne le droit d’être à nouveau candidat pour un troisième mandat, et c’est d’ailleurs pour cela que l’opposition la rejette. Le serez-vous ? »

Alpha CONDÉ :  » Pourquoi poser cette question quand il s’agit de la Guinée et ne pas la poser dans d’autres pays où les chefs d’État peuvent être réélus indéfiniment ? Donc, quand il s’agit d’Alpha Condé, le traitement devrait être particulier ? Donc certains présidents seraient autorisés à modifier la Constitution et à se présenter trois, quatre, six fois, et pas celui de la Guinée ? Cette forme de géométrie variable qui prétend se substituer à la volonté populaire n’est pas acceptable. »

Monsieur le Président,

Il est toujours infiniment mieux de prendre les bons exemples. Prendre des exemples comme ceux des Bongo au Gabon, de Paul Biya au Cameroun, des Gnassingbé auTogo, de Idriss Deby Itno au Tchad, de Theodoro Obiang en Guinée-Equatoriale, de Denis Sassou NGuesso au Congo est très peu honorable pour celui qui prétend s’être battu pendant quarante années pour la démocratie. La démocratie est en effet consubstantielle de l’alternance. Des exemples comme ceux du Mali, du Cap-Vert du Sénégal, du Bénin, du Ghana et de nombreux pays anglophones auraient été plus flatteurs.

Lorsqu’on a combattu Lansana Conté pour s’être accroché au pouvoir, on ne doit pas prendre pour modèle le même Lansana Conté ou des Lansana Conté camerounais, gabonais, togolais, tchadien ou congolais.

Lorsqu’on est démocrate dans l’âme, on ne viole pas les principes de la démocratie parce que d’autres les ont violés. On les respecte parce qu’on est démocrate. On se bat pour le triomphe des valeurs démocratiques. Car il n’y a de démocratie sans démocrates tout comme il n’y a pas de République sans républicains.

Merci au passage à « Jeune Afrique » pour le publi-reportage. C’est une belle manière de préparer à l’international les esprits au projet de troisième mandat. Nul n’est dupe.



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