Élimination du Syli : La venue de cette équipe de la Feguifoot a été une totale monétarisation du football guinéen : Gaber Bah

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Notre Syli national vient de quitter la CAN, éliminé par l’Algérie sur le score de 3 buts à zéro. C’est l’actualité sur toutes les lèvres. Mais l’évènement, c’est la dernière sortie du président de la Féguifoot, au Caire, où il voue aux gémonies le sélectionneur national, Paul Putt. Dans l’un ou dans l’autre, c’est le buzz et ça fait débat. Chacun y va de ses émotions, de ses ressentis. Donc de ses analyses. 

C’est la réalité de cette époque des réseaux sociaux. Tout va vite . Et c’est le tribunal citoyen qui fait loi. Ce qui fait foi aujourd’hui, c’est la dernière action. Le dernier match. Le dernier but. La dernière défaite ….

Les leaders d’opinions, les professionnels du domaine, sont supplantés par la masse qui impose l’INSTANT comme règle d’or. Ce n’est plus l’époque où l’on trépignait d’impatience de lire ou d’écouter des analyses à la Kanté Boubacar – Pathé Diallo – Ousmane Garrincha – Diallo Ahmadou Djouldé ….Ou tenir compte des avis des professionnels, dont Titi, Dian Bobo ou Cherif Souleymane, notre ballon d’or national.

Qu’on ne m’en tienne donc pas rigueur. Je suis de mon époque. Et je n’entends pas céder sur ma part d’analyse sur cette actualité sportive de chez nous. Surtout que j’en ai la conviction intime sur des questions de principes.

De la Féguifoot.

Je ne referai pas l’histoire ici. J’ai été totalement contre la venue de cette équipe à la tête de notre football. Ce fut une manigance extraordinaire. Une totale monétarisation du football guinéen. Mais qu’à cela ne tienne, Antonio Souaré, le président de cette institution s’est révélé très enthousiaste, travailleur, et veut aller vite. Il veut surtout réussir tout et tout de suite. Beaucoup de résultats sont à son actif. Notamment le rehaussement du niveau de l’indice CAF de la Guinée à travers nos équipes de jeunes et le Horoya. Il a donné une grande visibilité à notre football à travers le championnat local qu’il finance parfois de ses propres moyens.

Cependant, son souci, il est omniprésent. Il veut capter toute la lumière. Il veut tout gérer. C’est à croire qu’il oublie que la gestion d’une telle institution est différente de celle de sa propre entreprise privée. Où on fait ce qu’on veut. Dépense comme on veut. S’entoure d’avec qui on veut.

Non la Féguifoot est un patrimoine commun sous la coupe du regard de tous les guinéens. On n’y fait pas tout ce qu’on veut. Puisqu’ à la fin, c’est l’image du pays qui en pâtit. C’est aussi la caisse de l’État qui saigne parfois,  inutilement. À l’image de ce dernier point de presse au Caire, c’est une honte totale pour le pays.

Monsieur Souaré pensant bien faire, a tout foiré et exacerbé les colères à travers ses explications.  Ça prouve qu’on est dans l’artillerie et non dans la rencontre.

Du comportement du Coach,

À la question des dépenses, en passant par la gestion du groupe – de la sélection – de l’atmosphère autour de l’équipe – des rumeurs colportées …..Autant d’éléments d’informations dont il aurait dû / pu se passer en ce moment. Encore plus au Caire, labà. C’est à imaginer qu’on veut tout porter sur Paul Putt pour qui le casier judiciaire ne plaide pas bien. Mais ça, ça se savait déjà. Et personne à la Féguifoot n’en a fait un obstacle à sa cooptation. Il reste que, comme je le lis à travers la toile, la démission ne me parait pas la solution. Il doit faire son mandat. Cependant, il doit opérer un virage à 180 degrés.

Tirer les leçons de cette honte nationale,  prendre de la distance, déléguer le pouvoir en laissant les spécialistes faire leur boulot, s’éloigner de la présence trop remarquée de Diaby. On a même l’impression que ce sont les 2, à eux seuls, qui composent la Féguifoot.

Aussi, il faut convier les anciens footballeurs, plus légitimes à parler foot, et les associer aux prises de décisions qui engagent notre football. Quant à la question de Paul Putt, il y a d’énormes non-dits qui ont conduit à sa nomination à la tête du Syli au détriment de ses concurrents. Et tout le traitement dont il fait objet me réconforte dans cette idée. Il ne devrait jamais être là. On doit s’en débarrasser. Mais attention, je ne dis pas qu’il est la cause de la faiblesse du Syli



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