Elections en RDC: L’opposant Félix Tshisekedi proclamé vainqueur de la présidentielle 

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Ce résultat, sans précédent dans l’histoire du pays, peut encore faire l’objet de recours devant la Cour constitutionnelle.

La commission électorale (CENI) de la République démocratique du Congo (RDC) a fait durer le suspense avant de proclamer le nom du successeur du président Joseph Kabila, dans la nuit du mercredi 9 au jeudi 10 janvier. Aux premières heures de jeudi, la CENI a révélé qu’en vertu des résultats provisoires du vote du 30 décembre 2018, l’opposant Félix Tshisekedi était élu à la tête du pays.

« Ayant obtenu 7 051 013 suffrages valablement exprimés, soit 38,57 %, est proclamé provisoirement élu président de la République démocratique du Congo M. Tshisekedi Tshilombo Félix », a déclaré le président de la CENI, Corneille Nangaa.

Ce résultat sans précédent en RDC peut encore faire l’objet de recours. Les vaincus, parmi lesquels le candidat du parti au pouvoir, Emmanuel Ramazani, ont la possibilité de saisir le Conseil constitutionnel, qui dispose alors de dix jours pour mener des auditions et juger de la validité des résultats.

Des sympathisants de l’UDPS de M. Tshisekedi étaient réunis au siège du parti pour suivre cette soirée électorale. Des policiers ont été déployés autour du siège de la CENI à Kinshasa et sur le principal boulevard de la capitale, de crainte de violences.

Trois fois reportée depuis fin 2016, cette élection a permis de désigner le nom du successeur du président Kabila, qui n’a pas brigué de troisième mandat, interdit par la Constitution. Trois principaux candidats sur vingt et un étaient en course : son dauphin, Emmanuel Ramazani Shadary, et les deux opposants Félix Tshisekedi et Martin Fayulu

Les résultats annoncés sont en contradiction avec le décompte effectué par la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), selon laquelle la victoire revient à Martin Fayulu, ont cependant déclaré deux diplomates quelques instants après l’annonce de la CENI, rapporte l’agence de presse Reuters. M. Fayalu a d’ailleurs dénoncé, quelques heures après l’annonce de la CENI, un « putsch électoral » : « Ces résultats n’ont rien à voir avec la vérité des urnes. »

Des opposants ont accusé les autorités de fraude et des rumeurs font état de négociations secrètes entre le gouvernement et M. Tshisekedi, en vue d’un partage du pouvoir. « Je rends hommage au président Joseph Kabila. Aujourd’hui, nous ne devons plus le considérer comme un adversaire mais plutôt comme un partenaire de l’alternance démocratique dans notre pays », a d’ailleurs déclaré M. Tshisekedi devant une foule de ses partisans réunis au siège de son parti, l’UDPS dans la nuit de jeudi.

C’est la Cour constitutionnelle qui proclamera les résultats définitifs. Dans le calendrier initial, celle-ci était prévue pour le 15 janvier, avec une prestation de serment du nouveau président élu le 18 janvier. Ce calendrier a cependant pris quatre jours de retard avec le report de la proclamation des résultats provisoires de dimanche à ce jeudi.

Source le Monde



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