La récidive et la réinsertion des détenus En Guinée

2654

La problématique de la récidive et la réinsertion sociale des détenus devient de plus en plus inquiétante dans les prisons Guinéennes.
Le milieu carcéral ou encore la prison est considéré comme étant «un établissement clos, aménagé pour recevoir des condamnés ou des prévenus en instance de jugement ».
Pour BOUAGGA, la prison « est un instrument de sanction par le temps » autrement dit, la prison est le lieu où l’on purge une peine dont la durée dépend de l’infraction commise. Mais la prison n’a pas seulement pour fonction la punition, mais elle a aussi pour mission, la transformation du temps de l’incarcération en « projet social » en vue d’une insertion des détenus à la fin de leur peine. Ainsi, la légitimation en tant « qu’institution » découle de ce processus.
Mais dans notre pays, les prisons sont caractérisées par un système « primitif, contraignant,  et routinier » Autrement dit, dans nos prisons, les détenus sont soumis aux règles disciplinaires très judiciarisées. Donc, un milieu carcéral caractérisé par un système rigide et parfaitement disciplinarisé.
Cependant, même si cette privation de liberté ou ces règles disciplinaires constituent l’élément principal du châtiment carcéral, ce temps d’attente doit aussi servir à un temps d’apprentissage ou d’études pour les détenus, afin de favoriser leur future insertion et éviter la récidive.
Pourtant, cette problématique est récurrente dans nos prisons qui sont caractérisées par une surpopulation très poussée. Dans la maison centrale à Conakry, la plupart des condamnés à des longues peines sont des récidivistes.
Par ailleurs, selon le rapport de la commission pénitentiaire du Ministère de la justice, élaboré en Novembre 2015, la surpopulation carcérale  dans notre pays s’élève à 400% avec 65% de prévenus à la maison centrale de Conakry. Selon le même rapport, les maisons centrales de Conakry et Labé sont les plus affectées par ce phénomène. Cette surpopulation a de graves conséquences comme le désœuvrement des détenus, le non respect de l’encellulement individuel des détenus mais aussi de la violence en Prison.

Ces conséquences se traduisent donc dans le temps et dans l’espace, et ne permettent pas aux personnels pénitentiaires de mettre en place un projet « social adéquat » pour la réinsertion des détenus.
Pourtant, le TRAVAIL ou la FORMATION en Prison constitue un élément fondamental tant dans la conception du châtiment rédempteur que dans l’expérience effective des détenus.
Ainsi, ces paradoxes mettent en relief les impasses pénologiques de la sanction dans le milieu carcéral guinéen.
Sur ce, que faut-il faire pour favoriser la réinsertion sociale des détenus et éviter la récidive ?



Administrateur Général