INSÉCURITÉ, MEURTRES EN GUINÉE, DANS LE CONTEXTE POST-ÉLECTORAL : un regard matinal.

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CONDAMNATION FERME DES MEURTRES QUE L’ON POURRAIT ABSOLUMENT ÉVITER,

1. Si les lois de la République étaient respectées, en priorité, par nos gouvernants. Car, cela rendrait quasi-évidente l’hypothèse de leur respect par les autres citoyens.

2. Si nos institutions y compris indépendantes ne se laissaient pas systématiquement influencées par nos gouvernants au point de renoncer clairement à la transparence et au respect de nos lois.

Sur ce point, comment comprendre qu’une CENI avec un tel budget attende deux jours de la date de l’élection pour annoncer son inaptitude à pourvoir à l’intégralité des exigences de transparence consacrées par la loi ?

Nullement étonnant qu’une telle situation attise une suspicion légitime de partialité de l’institution. De même, comment comprendre que dans un pays proclamé État de droit, que l’on soit , en dépit de l’existence des institutions de poursuite et de jugement, incapable de juger un nombre aussi important de crimes y compris ceux qualifiables  de graves, du point de vue du droit pénal international ?

Une telle situation  attise la défiance dans un système irrespectueux de ses propres lois. Les raisons  politiques de l’inaction des institutions ne sont que la manifestation d’un insuffisant attachement des gouvernants à l’Etat de droit réel. Car, sait-on maintenant que « l’Etat de droit n’est pas l’Etat de n’importe quel droit ».

Une telle indifférence quant à l’application des lois de la République encourage également la propagation de la violence là où la stricte application de ces lois ainsi que des  poursuites résultant de leur violation éventuelle, auraient, par le jeu de la dissuasion, contribué à apaiser le pays.

Car, là où le Président de la République n’est lui-même pas au-dessus de la loi, un leader politique aussi populaire soit-il ne saurait s’estimer à un tel niveau a fortiori un citoyen ordinaire. Sur ce point, les discours politiques du président à caractère ouvertement  communautariste (ce qui est totalement inconstitutionnel) n’inspire guère d’optimisme.

 Dans ces conditions, l’indifférence du Président de la République aux lois de la République, alors qu’il en est le garant, constitue une piste d’explication de la propagation de la violence. Politiquement, une telle propagation n’est imputable qu’au dirigeant sous l’empire de la gouvernance duquel elle est perpétrée, sauf à démontrer que les institutions ont fonctionné et ont été dépassées par les événements à la manière d’un gouvernement qui ne contrôlerait pas tout le territoire.

Or, il n’en est absolument rien. Nous sommes ainsi dans la situation de mépris des lois de la République. Mais une telle situation, le voit-on, entraîne une forme de boomerang tant elle finit par affaiblir les dirigeants eux-mêmes ; chaque citoyen se sentant en droit de faire ce qu’il souhaite. Après tout, les institutions ne fonctionnent pas correctement.

2. Ces meurtres et violences pourraient également être évités si nous n’avions pas dans ce pays l’obsession du pouvoir et de sa confiscation.

Sur ce point, le civil élu président de la République en 2010, et qui, dans le contexte de son élection a inspiré beaucoup d’espoir, à totalement déçu et frustré les attentes légitimes, en termes démocratique et d’Etat de droit, au même titre que, sinon plus que, les militaires (Lansana Conté 1984-2008 ; Dadis Camara et la tentative de renoncement à sa décision de rendre le pouvoir au peuple).

3. Ces situations auraient également pu être évitées si cadres et citoyens ordinaires n’avaient pas décidé de s’inscrire dans une logique de soutien INCONDITIONNEL  de nos dirigeants.

En définitive, les conditions de la sécurité, de la dignité humaine, de la paix, de l’autorité de l’Etat, du développement, ne reposent guère sur l’inapplication des lois de la République mais sur leur application.

Jean Paul KOTEMBEDOUNO



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