La Guinée, La Cité d’omelette ( Par Elhadj A². Soumah)

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On dit souvent qu’on ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs, mais lorsqu’on ne prend pas soins en cassant, les coquilles et mêmes les tessons risqueraient de se retrouver dans le plat, et finalement ce qui devait être pour la fête grandiose d’une grande famille réconciliée avec elle-même, va être rejeté par tout le monde et le goût amère à avaler restera avec les architectes qui pensent être plus malins que les autres. La moralisation de la vie publique, la récupération des biens de l’état, la durée de la transition et autres grands chantiers du CNRD, sont pour la plupart appréciés par la majorité des guinéens, mais force est reconnaitre que la boussole qui était sensée diriger le pouvoir actuel de la Guinée, semble être perdue dans sa navigation.
Deux mots ne peuvent pas produire un bien même avec la bonne intention, et parfois il est important d’écouter les voix qui ne plaisent pas, parce que quand le message est bon et réaliste, l’imperfection du messager ne doit pas être la cause du rejet des éléments de valeurs livrés par ses bons soins.
Le chef a besoin d’écouter toutes les voix, celles qu’il aime et leurs contraires parce que les deux sont nécessaires pour un jugement rationnel qui tient compte de plusieurs préoccupations. Ceux qui sont supposés être des amis, qui disent ce que le pouvoir veut entendre, sont souvent incapables de dire ce que le pouvoir doit entendre pour son propre bien. Quand le calcul est compliqué et de trop, il faut s’en éloigner. Le CNRD à ce stade, a besoin de créer les moyens de dialogue sincère avec les acteurs les plus représentatifs de la vie socio-politique de notre pays.
Prendre l’initiative de former une forte délégation pour rendre visite aux sages de la moyenne guinée, les salutations de courtoisie et parler de la vie socio-politique, est une bonne chose, mais une chose reste claire, les problèmes politiques ne peuvent trouver leurs solutions qu’avec des approches et dialogues politiques avec les acteurs politiques du moment. Aucun calcul politique ne peut changer cette réalité.
La durée de la transition proposée, ne semble pas être un problème majeur dans la scène des propriétés de cette transition parce qu’un simple débat honnête inclusif entre guinéens peut aider à dissiper les malentendus, sous réserve que ce débat ne soit pas déguisé en exclusion avec des manœuvres sélectives qui réduisent les vrais acteurs en silence.
Ma première interview sur la question il y a de cela sept mois, je proposais trois ans de transition, la troisième étant l’année électorale afin de donner la légitimité à ceux qui seront élus par les guinéens de la base au sommet, dans un pays suffisamment refondé avec des institutions plus solide comme base. Plusieurs guinéens peuvent avoir des avis contraires à la mienne, mais on peut sans risque de se tromper dire que le dialogue est le meilleur moins qui réconcilie les idées en évitant des affrontements inutiles.
La boussole dans ses manœuvres avec des calculs politiques, a reçu à rapprocher les acteurs politiques qui, dans un passé récent étaient opposés sur presque tout. L’erreur serait de laisser ce rapprochement se former négativement de nature à décider une manifestation de rue contre le pouvoir. La Guinée n’en a pas besoin et nous pouvons l’éviter.
Cette nouvelle formule d’exclusion qui se fait appeler inclusion ne fait qu’agrandir le fossé de méfiance entre les acteurs politiques et le pouvoir, alors que les deux doivent travailler ensemble pour le bien d’un pays qui a tout, or sa population manque de tout. Comme on le disait tantôt, la durée de la transition est moins problématique que la crise de confiance entre les acteurs qui ont besoin d’être rassurés de la capacité de ceux qui promettent, à respecter leurs engagements sans les contourner par les manœuvres habituelles au gré de leur seul jugement pour satisfaire des agendas personnels.
Je souhaite vivement et de tout cœur, que le CNRD trouve en lui des ressources nécessaires et pédagogiques pour éviter à notre pays des lendemains qui ne donnent aucune chance à une transition apaisée dont rêvent tous les guinéens qui prient pour le bonheur de notre peuple.
Que Dieu bénisse la Guinée et les guinéen(ne)s
Elhadj A². Soumah



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