[Édito] Alpha Condé, le « Guinéen nouveau » et les circonstances atténuantes, par François Soudan

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Tour à tour étudiant, militant panafricaniste, opposant, prisonnier, puis président, Alpha Condé entame son troisième mandat à 83 ans. Un parcours étroitement lié à l’histoire politique chaotique de son pays.

À croire qu’Alpha Condé n’aime rien tant que désespérer ceux qui voudraient le voir sortir de l’Histoire. À 83 ans, l’inoxydable président guinéen se dit en pleine forme, fait volontiers visiter sa salle de fitness où trônent des haltères de culturiste, évite soigneusement tout excès et confie que les deux doses de vaccin Spoutnik V qu’on lui a administrées lui ont redonné des anticorps de jeune homme.

En ce mois de mai 2021, le fils de Mamadou Condé et de Saran Camara a du pouvoir et des capacités qu’offre ce dernier pour transformer son pays un appétit intact. Une faim et une passion auxquelles s’ajoute une immunité physiologique hors norme – au point que nombre de ses pairs cherchent à en déceler les secrets –, inaltérée depuis soixante ans. Et une mémoire d’éléphant.

Soixante ans : 1961. Cette année-là, Ahmed Sékou Touré est encore une icône et il ne viendrait à l’idée de personne (ou presque) de se scandaliser de son score à la première élection présidentielle depuis l’indépendance : 100 %. À Paris, où il vient d’intégrer Sciences Po et s’apprête à diriger la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France, Alpha Condé, 23 ans, croit encore en ce personnage qui a su le charmer lors de leurs rencontres.

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