« Alpha Condé, l’alpiniste des surfaces… Pourquoi continuer à grimper quand on a atteint le sommet ? » : Par Baba Titi Sidibé

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Partisans comme adversaires du président Alpha Condé peuvent débattre à bâtons rompus de l’économie ou encore de l’énergie depuis 2010, la croissance économique fut une réalité et l’électricité d’une certaine réalité, convenons-en.

Pourquoi continuer à grimper quand on a atteint le sommet ?

Elu en 2010 dans le contexte de l’après « massacre 28 septembre 2009 », Alpha Condé était clairement celui que les Guinéens voulaient providentiel tant le pays avait souffert du yoyo institutionnel et du traumatisme de la corruption morale la plus crasse. Qui mieux que l’opposant historique, le monsieur alternance himself, supposé propre intègre et incorruptible pendant 40 ans aurait pu faire mieux pour panser les plaies et consoler les Guinéens.

D’entrée de jeu, il dira aux Guinéens, « je ne serai pas le président d’un clan, pas le président de la médiocrité ni celui de la vengeance, je serai le président de l’Etat de droit et de la justice ». Bref il a promis à ses concitoyens d’être l’Obama et le Mandela de la Guinée. Hélas, Alpha fut surtout l’Alpha et l’Omega de tous les dérèglements de notre société.

En réalité, Alpha Condé aura beau voulu être le père de la nation mais en réalité c’est d’abord le verbe  qui le trahit, ne s’adressant vraiment qu’à ses soutiens intéressés et à ses acclameurs trompeurs, autrefois bourreau des militants du RPG, laissant à la marge la majorité des Guinéens.

 Ceux qui ne l’ont pas suivi dans sa politique à géométrie invariable sont qualifiés « d’EUX », de « CEUX », de « ILS » pour tout ramener au « JE » : Ceux qui ont mis le pays à terre… c’est EUX qui ne veulent pas que le pays avance … laissez-les aboyer… JE n’ai peur de personne.

De 2010 à 2020, la République de Guinée aurait pu changer de nom pour s’appeler définitivement « AlphayaCondeyah » (chez Alpha Condé), parce que l’homme a fait et défait tout ce que nous avions de sacré. Il a habillé des gueux et déshabillé des princes, il a méprisé des orphelins et réhabilité des bandits à cols blancs. Doit-on pour autant lui reconnaitre des circonstances atténuantes quand il dit « je ne connais pas l’administration guinéenne, c’est mon défunt frère qui connaissait les cadres Guinéens » ?

Alpha Condé le socialiste n’aura ni consolé le peuple de Guinée de ses profondes cicatrices nées de l’injustice et de la méchanceté des hommes, ni tenté de raffermir le sentiment national très probablement déchiqueté dans un vivre ensemble déjà entamé par un demi-siècle de contorsions ethniques et tribales !

Sous Alpha Condé, on est plus devenu préposé de la République avec son nom, sa tribu et sa capacité à nuire aux autres que par ses talents à faire quelque chose au nom de l’intérêt général. La République s’et carrément affaissée du mauvais côté de la route, mais est-ce vraiment la faute au seul Alpha Condé quand « Plus le mensonge est gros, plus le Guinéen y croit » ? Quand on a carrément inversé les valeurs en substituant le mensonge à ce qu’il y a de plus vrai en nous.

Non, Alpha n’est pas ethnocentriste, il a tout simplement utilisé la trop grande disposition de certains Guinéens à exclure leurs frères et sœurs de « la vie bonne » pour briller !  Non Alpha n’est pas le président d’une ethnie, s’il le fut, alors ce fut le président de l’ethnie des « jouisseurs », d’un clan qui s’apparente aux vendeurs de bauxite ! Ceux-là, les gens de cette ethnie sont de toutes les tribus du pays.  Toutes les détresses, tous les morts, toutes les injustices trouvent justification à leurs yeux.

Alpha aura sans toute été le président des hôtels, certainement celui de la croissance économique et probablement celui de Kaleta et Souapiti, mais il ne l’aura pas été pour l’Etat de droit, la justice, de la santé ou encore de l’éducation. Répondant récemment à la question d’un journaliste sur la manie du régime Alpha à rénover hôpitaux et Universités plutôt que d’en construire de nouveaux, Kiridi Bangoura, ministre d’Etat, répondit « j’aime les vieilles pierres, il faut les mettre en valeur… » Comble de l’absurde n’est-ce pas !

Par ailleurs, on peut discuter du nombre de morts, de tués ou d’abattus à bout portant, 150, 200 ou 250. Ils étaient écoliers, marchands, parfois policiers ou gendarmes… Peu importe le nombre, un mort c’est déjà un de trop dit-on en République digne de ce nom ! Mais à ces morts de morts violentes dans et autour des manifestations contre son régime, Alpha Condé réagit toujours en indexant CEUX qui envoient les enfants des autres à la mort, CEUX qui utilisent les armes de guerre contre les forces de l’ordre, mais « sa » justice, elle, ne retrouve aucun tireur ni ne rend justice à aucune famille. Il y a pourtant le commissaire Fabou James Bond dans ce pays, n’est-ce pas !

Ce n’est pas seulement une question de l’Axe, tenez bien, les mères de Coyah, de Nzerekoré, de Zoghota et celles d’autres théâtres de violences politiques sous Alpha n’auront aucune expression de compassion du président. Le président

Par Baba Titi Sidibé



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