Présidentielle du 18 octobre : « Il sera question de voter l’alternance qui est chère à tous les démocrates » : Maître Traoré

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Le 5 mai 2002, Jacques Chirac, candidat à l’élection présidentielle en France, se faisait réélire avec un score digne des républiques bananières. Il avait obtenu en effet 82,21% face à Jean-Marie Le Pen qui avait récolté 17,79% des suffrages. Il importe de rappeler qu’au premier tour du scrutin, le Président Jacques Chirac n’avait pu avoir que moins de 20% . C’était le score le plus faible pour un candidat sortant sous la Vème République. Comment avait-il réussi à obtenir au deuxième tour un score aussi élevé, un score soviétique et même camerounais diraient certains ?

Il faut se rappeler que l’un des faits marquants de cette élection avait été la présence, au soir du 21 avril 2002, d’un candidat de l’Extrême droite au second tour d’une élection présidentielle en France. C’était une première, un véritable coup de tonnerre politique. C’est l’une des raisons qui avaient précipité la retraite politique de Lionel Jospin qui avait été éliminé dès le premier tour.

Face à cette situation inédite, les Français, dans leur majorité, s’étaient rendus compte qu’il fallait reléguer au second plan le clivage Gauche- Droite pour faire face à un « danger » qui menaçait les valeurs de la République à savoir la progression fulgurante de l’Extrême droite et de ses idées. C’est ainsi qu’au second tour, des électeurs qui n’avaient de leur vie voté pour la Droite avaient porté malgré eux leur choix sur Jacques Chirac. Des électeurs de Gauche déclaraient même que s’il fallait porter un gant ou bien se boucher le nez avant de prendre le bulletin de vote portant le nom de Chirac, ils le feraient. Mais ils ne voteraient pas pour Jean -Marie Le Pen qui représentait le contraire et même la négation de toutes les valeurs qu’ils défendaient.  C’était l’union sacrée pour faire barrage à l’Extrême droite. Il s’est créé un Front dit républicain contre Le Pen. Il ne s’agissait plus de voter pour une personne mais pour une idée, pour des valeurs, pour la République. Bref, quelque chose de bien plus fondamental que les querelles politiques habituelles entre la Gauche et la Droite.

C’est ce que devront faire exactement les militants et défenseurs de l’alternance le 18 octobre prochain. Les querelles de personnes, les divergences sur les stratégies, devront être mises de côté au profit du vrai combat qui est celui de l’alternance démocratique, somme toute, plus important que tout le reste. Autrement dit, il ne s’agira pas de voir l’élection du 18 octobre uniquement sous l’angle du choix d’un homme ou d’une femme pour diriger le pays mais de considérer qu’il sera question aussi et surtout de voter pour l’alternance qui est chère à tous les démocrates quelles que soient leurs formations politiques. On pourrait donc ne pas aimer ou supporter tel ou tel candidat parmi les onze qui sont en lice face au candidat du pouvoir mais cela ne devrait pas être un obstacle au choix de l’un d’entre eux dès qu’il apparaît nettement au regard de la réalité sur le terrain qu’il est à même de favoriser l’alternance. Cette alternance qui est tant souhaitée mais qui risque d’être compromise de manière irréversible sans un véritable sursaut de tous les démocrates de ce pays.



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