Société: Halte au Viol sur mineures (une chronique du blogueur Alimou Sow)

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 Selon des chiffres fournis par la Brigade spéciale de protection des personnes vulnérables (BSPPV), pas moins de 16 cas de viols et agressions sexuelles, tous sur mineures de 2 à 16 ans, ont été enregistrés en juin rien qu’à Conakry et Coyah ! Ironie du sort, le mois de juin est appelé « mois de l’enfant ».

Interrogé sur les raisons de ces crimes, un responsable de cette brigade explique que dans la majorité des cas documentés, le violeur était connu de la famille : c’est soit un proche ou une connaissance dans le voisinage.

Même si un cas de viol est toujours une surprise pour la famille, il y a des signes et pratiques qui devraient nous alerter. Parmi ces pratiques, c’est cette plaisanterie qui consiste pour les hommes à appeler les petites familles « ma femme ».

Ça parait banal, car considéré comme un simple jeu, mais mine de rien ça crée des liens entre l’homme et la fillette et suscite même, dans certains cas, la confiance des parents. De petits cadeaux, des bises, des câlins, une proximité, des promenades ensemble. Et hop, un jour c’est le drame !

Je ne prétends pas que c’est systématique, mais ça commence souvent comme cela. Ça normalise une situation qui ne devrait pas l’être car tout le monde sait ce qui existe entre mari et femme sur le plan charnel.

Par ailleurs, cette appellation « ma femme » contribue à essentialiser les fillettes au rôle d’épouses soumises à leurs maris qui pourvoient aux besoins. Les conséquences sont des unions endogamiques bâties sur du sable mouvant où les femmes se prennent pour des princesses indolentes à gaver, les hommes pour des princes féodaux. Bonjour les dégâts !

Bref, si cette pratique a eu un rôle ludique par le passé ou en certains lieux, elle a été hélas travestie par des criminels. Nous devons la bannir pour protéger nos enfants. Non, ce n’est pas ta « femme » #HalteAuViol

Par Alimou Sow blogueur professionnel



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