Ce n’est pas la presse ou l’opinion publique qui rend la justice mais les cours et tribunaux.( Un avocat guinéen s’exprime après le premier discours de maître Moretti en France)

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Le célèbre avocat français maître Moretti qui est à son actif plus de 140 acquittements a été nommé ministre de la justice et garde des sceaux en France par Emmanuel Macron. Après sa prise de fonctions, son premier discours a fait grand écho au-delà des frontières françaises. En Guinée, un éminent avocat maître Mohamed Traoré ancien bâtonnier de l’ordre des avocats, a tenu à bien expliquer les contours du premier discours de celui que l’on surnomme « monsieur l’acquittement »

La justice ne se rend pas dans la rue, ni sur les réseaux sociaux ni dans les médias » a déclaré Éric Dupont-Moretti à l’occasion de sa prise de fonction, en tant que nouveau Garde des Sceaux français. Certains s’empressent de sortir cette phrase du contexte général de la lutte que mène cet avocat depuis toujours. Un avocat aussi médiatisé que lui, sans doute le plus médiatisé actuellement depuis la mort de Jacques Vergès, a toujours su utiliser les médias dans les causes qu’il a eu à défendre. Sans chercher à attirer forcément la lumière sur lui, il a souvent usé de la tribune que lui offrent les dossiers médiatisés qu’il défend pour dénoncer ce qu’il considère comme étant les tares de la justice française.

Il connaît mieux que quiconque l’impact positif ou négatif des médias sur le fonctionnement de la justice. Dans certains dossiers, la défense va au-delà du prétoire et se poursuit dans les médias. Il ne serait jamais l’un des avocats les plus célèbres en France sans les médias. Il existe d’ailleurs d’autres ténors non moins célèbres dans les barreaux français.

Ce qu’il dénonce c’est surtout que le fait qu’une personne poursuivie pénalement et qui est en principe présumée innocente, soit livrée en pâture par des journalistes en quête de sensationnel ou par des internautes. Dans sa longue carrière d’avocat, il a souvent eu à faire à des clients qui ont « jugés, condamnés et exécutés » par la presse et l’opinion publique avant même qu’ils n’aient comparu devant le juge. Et il n’est pas le seul à à dénoncer l’influence parfois négative des médias sur le cours de la Justice. Dans son livre « Justice et Médias », Olivia Dufour ne dit pas moins que ce que dit souvent EDM dans ses plaidoiries et des livres. Pour lui, ce n’est pas la presse ou l’opinion publique qui rend la justice mais les cours et tribunaux. Et il fait du respect de la présomption d’innocence son cheval de bataille. Il est à espérer que sa nouvelle lui donnera les moyens nécessaires pour traduire ce combat dans des réformes courageuses.

Par maître Mohamed Traoré ancien Bâtonnier de l’ordre des avocats



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