Plan covid-19 : Le volet sanitaire me semble être un fourre-tout avec 1.125 milliards de francs guinéens : le gouvernement doit revoir sa copie

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 Au sujet de la polémique entre le gouvernement putschiste et la Banque mondiale concernant le plan de riposte au covid-19, je vous donne pêle-mêle mes remarques suivantes :

– les caisses sont vides, sinon le gouvernement n’avait pas besoin de l’approbation de la Banque mondiale pour financer son plan;

– la Banque mondiale est notre seule bouée de sauvetage, il faut éviter soigneusement de l’énerver dans une polémique stérile entretenue par ce gouvernement Toto, car sa représentation locale est bien gentille de ne pas fouiner en profondeur ce plan fantaisiste;

– On est en droit d’ailleurs d’être suspicieux sur tous les chiffres avancés dans le plan, car la prise en charge des factures des ménages bénéficiaires du tarif social est relativement plus facile à calculer. Or, si le ministère de l’Energie fournit des chiffres erronés d’une telle ampleur, que dire des projections plus difficiles à évaluer concernant les autres ministères ? Je pense notamment au volet sanitaire qui me semble être un fourre-tout avec 1.125 milliards de francs guinéens;

– Est-ce raisonnable que le gouvernement persiste sur la baisse de la croissance limitée à 0,7% alors que depuis le quatrième trimestre de 2019, les manifestations politiques ont conduit à un fort ralentissement des activités économiques ? La crise coronavirus est venue aggraver la situation. C’est insensé de ne pas reconnaître que nous sommes déjà entrés en récession;

– Quelle lenteur! Le seul montant disponible annoncé par le gouvernement est celui de l’ANIES soit 439 milliards. Or, la primature annonce que c’est en juin 2020 que les premiers bénéficiaires toucheront leur argent. De mars à juin 2020, comment les plus pauvres d’entre nous pourront faire face à la crise coronavirus ? Nos voisins ont déjà finis de distribuer les vivres à leurs populations affectées par la crise, nous nous attendons encore que le gouvernement finisse de se débattre avec ses chiffres. Il faut donc une éternité à l’Institut National de Statistiques pour collecter des données économiques et sociales des personnes fragilisées par la pauvreté alors que ces données devraient être disponibles depuis le recensement général de la population de 2014;

– d’ici que le gouvernement ne soit prêt à mettre en œuvre son fameux plan, nos entreprises seraient déjà en faillite avec l’explosion du chômage que cela implique, nous serons aussi confrontés à un chaos sanitaire (le centre de Donka est saturé, il refoule du monde infecté par le virus);

– la preuve est faite que le gouvernement est incompétent, que l’administration est inefficace et incapable d’apporter une réponse rapide à une crise sanitaire grave comme celle du coronavirus;

– le gouvernement doit demander sans délai à l’OMS une assistance technique immédiate pour sauver des vies. C’est la débandade générale partout, ravalons notre orgueil mal placé pour lancer d’urgence un SOS à la communauté internationale afin qu’elle vienne au secours d’un peuple en danger.

Il ne s’agit pas de politique politicienne, mais ce sont des vies humaines qui sont en jeu, des milliers de nos compatriotes qui se trouvent dans une situation désespérée, l’aggravation du chômage, des faillites en chaîne du peu d’entreprises que nous avons sur le marché, un risque d’effondrement qui n’est pas à exclure si la crise est durable.

Je ne vois pas une autre issue que la mise sous tutelle de l’ANSS par l’OMS et sous le parrainage de la Banque mondiale de mettre en place rapidement un système de prise en charge directe des personnes et des entreprises les plus affectées par la crise sanitaire du coronavirus.

Maintenant, si Alpha Condé parle de nouveau de notre souveraineté, il reviendra aux Guinéens de choisir entre la vie et la soumission à un despote irresponsable.

Alpha Saliou Wann président de l’AFD



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