Le vendredi 10 avril 2020 le président Alpha a pris un décret mettant en place le Conseil scientifique de riposte contre le COVID-19. Mais est-ce qu’on peut vraiment jubiler de la publication du décret présidentiel annonçant cette création ?
Presque un mois après que le pays ait enregistré son 1er cas positif au COVID-19, il n’est pas erroné de dire qu’au lieu de mettre en place un Conseil scientifique de riposte contre le COVID-19 (une autre structure de plus), le gouvernement aurait pu mettre en avant d’autres stratégies qui répondent aux besoins actuels de la population.
Alors qu’aujourd’hui même, l’Agence nationale de la sécurité sanitaire se dit d’être en pénurie de kits de dépistage (pour ne parler que de ces équipements médicaux) et annonce du coup l’arrêt des dépistages volontaires, le plus urgent pour les Guinéens, sont des équipements médicaux, du personnel sur toute l’étendue du territoire national et un appui financier conséquent pour faire face à cette pandémie qui ne fait que croître dans le pays avec aujourd’hui 250 cas positifs et plus de 230 personnes hospitalisées. Et la situation est encore plus préoccupante à l’intérieur du pays où la défaillance des structures sanitaires est encore plus que notoire est la prise en charge médicale quasi-inexistante.
La priorité est donc ailleurs que dans la multiplication des structures, en sachant très bien qu’elles viendront générer des coûts exorbitants pour fonctionner, alors qu’ils pourraient être investis dans la lutte contre la pandémie.
Il aurait été donc plus logique de renforcer les capacités du ministère de la Santé, de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire et des autres structures spécialisées dans le domaine de la santé publique que de juxtaposer une autre structure parallèle pour faire des recommandations. L’urgence exige plus d’autres actions concrètes !
Garanké Bah
