Electeur problématique : C’est quoi cette histoire ? Sama kaba

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Un adjectif a fait son apparition dans le dernier communiqué de l’OIF. Communiqué relatif à son retrait du processus électoral en Guinée. Au-delà de la cacophonie, on part, on reste, qui a entouré cette sortie pathétique qu’entendent-ils par cette expression ?

Que signifie « électeur problématique » ?

Dans les lignes qui suivent, je ne ferai aucune distinction entre l’opposition et le FNDC pour une raison simple : il s’agit des mêmes personnes. Les militants de l’opposition qui avaient infiltré les différentes structures de la société civile peuvent désormais agir à visage découvert au sein du FNDC. Et puis entre nous, être financé par l’opposition et dire qu’on est contre l’opposition est tout sauf sérieux. C’est même de la foutaise.

Un gamin de 12 ans n’accepterait pas une telle foutaise à fortiori des majeurs et vaccinés. Le FNDC n’est ni plus ni moins que la nouvelle appellation de l’Opposition Républicaine. Revenons à cet adjectif sorti d’un chapeau magique : « électeur problématique ».

Après le coup KO de 2015. Le FNDC est sonné.

Les principaux partis qui le composent sont tous en déroute. L’UFR qui culminait à 15% en 2010, et rêvait d’être le faiseur de roi, voire de voler la vedette au RPG et à l’UFDG, s’était retrouvée à 6%. Sauvée de peu de l’humiliation et de la perte de sa caution.

Le PEDN connaissait une chute encore plus brutale passant de 7% à moins de 2%. L’UFDG était battue à certains endroits situés dans ses fiefs électoraux de 2010. Le cas le plus emblématique étant celui de Gaoual chez le catcheur du parti (Kakony aurait été fondé par un de ses ascendants).

Petite précision : cet adjectif n’est pas de moi. Des collègues de son parti l’ont utilisé à maintes reprises en faisant référence au député, qui s’était rendu coupable de coups et blessures. Est-ce par réflexe de catcheur ? Allez savoir. Il fallait donc à cette opposition, en perte de vitesse, une explication à cette déroute électorale qui sonnait le glas de ses ambitions présidentielles.

Le coupable ? Le fichier électoral. Ce dernier serait bourré de mineurs et de doublons.  D’ailleurs disaient-ils, la population de la haute Guinée est anormalement élevée. Ils ont exigé un audit de ce fichier avant d’organiser une quelconque élection. Les experts internationaux mandatés à cet effet ont planché sur le fichier durant plusieurs mois. Cette équipe était composée d’informaticiens et de démographes pour traiter à la fois des questions informatiques et de démographies.

Résultat des courses. Ils n’ont trouvé aucun mineur. La population de la haute Guinée n’avait rien d’anormal. D’ailleurs d’autres endroits d’Afrique et d’ailleurs avaient connu une situation similaire. Le boom minier, pétrolier, attire les populations vers le nouvel eldorado. Il faut être FNDC pour ignorer cet aspect. Alors qu’ils n’avaient plus d’argument et que tous ceux avancés s’étaient écroulés les uns après les autres, les Boss du FNDC ont trouvé une dernière bouée de sauvetage. Il était désormais question de montrer les documents ayant servi au recensement. Ainsi chaque fois qu’on n’arrivait pas à retrouver dans les archives les documents ayant servi à l’enrôlement d’un électeur ce dernier était considéré comme un électeur problématique !

Par cet artifice, entres autres, qui ne vise qu’à gagner du temps, et accessoirement éviter une humiliation, on est passé de moins de 4 000 doublons à 2,4 millions d’électeurs problématiques. Pour info c’est la raison pour laquelle les papiers ont été scannés lors du dernier recensement.

Toute cette tracasserie n’avait qu’un objectif, un seul : céder aux caprices du FNDC ! Il est temps, grand temps d’ouvrir les yeux et de comprendre qu’il n’y aura jamais de fichier propre ou d’élections transparentes, du point de vue du FNDC bien évidemment, tant que ces dernières n’aboutiront pas à la victoire d’un des siens. Ils n’ont rien à foutre de la démocratie de ses principes. Ils veulent un hold-up électoral. Tout ce qu’ils cherchent c’est d’arriver au pouvoir par des moyens contraires à ceux de la démocratie. Pour faire simple, le FNDC veut gagner par la fraude.

Avec pour arme : le chantage à la violence, la violence et le décompte macabre. Certains vont jusqu’à parler de génocide et de ciblage ethnique. Comme si un policier qui tire, à supposer qu’il tire, prend soin de vérifier l’ethnie de la personne cible, dans une foule où toutes les ethnies sont présentes, avant d’appuyer sur la détente. Jeunes gens du FNDC. Le bon côté de l’histoire ne peut pas être celui du mensonge. Le bon côté de l’histoire ne peut pas être celui de la violence. Il ne peut pas être celui de la manipulation et de l’instrumentalisation de l’ethnie. Il ne peut pas être celui du chantage à la violence, si vous ne faites pas ce que nous voulons on va tout brûler, comme à Pita, comme à Dalaba, comme à Labé.

Vive la paix.

Que Dieu bénisse la Guinée.

Abdoulaye KABA



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