Corruption à EDG : Un appel à candidature qui masque la mise en place d’une corruption à grande échelle

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La corruption, le détournement du denier public, l’amateurisme ou encore le favoritisme sont devenus monnaie courante dans notre pays. Les responsables politiques, au lieu de chercher à répondre aux aspirations légitimes du peuple, sont devenus de véritables « experts » à détourner du « fric public ».
Il y a quelques jours, la société EDG (électricité de Guinée) lançait un appel à candidature pour le poste de Directeur général.
Selon la société, « La firme SGGROUP Consultants, en consortium avec MAZARS, a été sélectionnée par le Gouvernement de la République de Guinée, sur financement de la Banque Mondiale, pour l’assister à mener un processus compétitif et transparent de recrutement des dirigeants d’EDG SA. C’est dans ce cadre que la firme recherche des femmes et des hommes qualifiés pour occuper le poste de Directeur Général/Directrice Générale de la Société Électricité de Guinée (EDG SA). La personne titulaire du poste assurera la mise en œuvre des décisions du Conseil d’Administration de EDG SA. Elle coordonnera, animera et contrôlera l’ensemble des activités de la Société. Son rôle consistera à planifier, organiser, diriger, contrôler et évaluer les activités. Cette personne sera responsable de la qualité globale des services et de la performance de la Société ». Autrement dit, la personne sera le guide de toutes les activités menées par la société EDG. Mais au-delà de la compétence que doit avoir le futur directeur, ce poste, représente un poste stratégique à cause de l’enjeu lié à la desserte en électricité à Conakry. L’on sait que cette problématique en desserte est devenue une véritable propagande électorale. Et le président à souvent tendance à choisir ses proches pour occuper le poste. Il est donc plus politique, stratégique que technique pour le président Alpha Condé
Par ailleurs, l’on se rappelle du dernier décret rendu public le 6 Août 2019. Un décret dans lequel Le nouveau gouvernement à fait d’Électricité de Guinée (EDG), « une société publique anonyme dotée d’un conseil d’administration et d’un président ». Le même décret place la société « sous la tutelle technique du ministère de l’Énergie et sous la tutelle financière du Ministère de l’Économie et des Finances ». Donc quasiment une « société étatique », dont les dirigeants peuvent être nommés par décret.
Selon notre source d’information, le président Alpha Condé n’était pas satisfait du travail du géant français Veolia, à cause de nombreuses défaillances liées à la desserte en électricité dans la capitale. Il était donc question pour lui de reprendre la main à l’approche des échéances électorales. Dans la mesure où le courant est devenu un élément de campagne en Guinée. C’est ainsi que le président a jeté tout son dévolu sur la personne de Mamadou Fanta Traoré. Nommé administrateur délégué homologué cette année, il était donc pressenti pour prendre le relais de d’Abendi Attou. Mamadou Fanta Traoré a été recruté à l’issue d’un concours organisé par le cabinet de la présidence. Selon nos investigations monsieur Traoré a toutes les compétences requises pour diriger cette société en perte de vitesse, en ce sens qu’il a de longues expériences dans le secteur électrique : poste qu’il a occupé au sein de la CEDEAO
En plus de cela, Le président avait déclaré lors d’une conférence de presse accordée aux journalistes guinéens, qu’il a fait savoir aux experts de la banque mondiale que la Guinée ne fera pas appel à candidature pour le poste de directeur général. En ce sens que son cabinet avait déjà recruté un jeune compètent capable de diriger l’entreprise.
Selon notre source, Mamadou Fanta Traoré dès sa prise de fonction comme délégué homologué, a tenté de comprendre le fonctionnement de la société, et s’est rendu compte en si peu de temps, des manœuvres du Ministre Cheick Taliby Sylla en complicité avec le président du conseil d’administration Bah Ousmane qui ont mis en place un mécanisme de « machine à brouiller du fric », bref de détournements colossaux qui enfonceraient d’avantage la société. Et dès lors, le ministre a tenté de lui mettre les bâtons dans les roues.
C’est suite à la découverte de ce plan de détournement du denier public que le ministre et son président du conseil d’administration feraient tout pour écarter Mamadou Fanta Traoré qui est devenu une épine dans leurs pieds.
Selon nos investigations l’appel à candidature ne serait qu’une couverture, ou bien la face cachée de l’iceberg. En réalité, ils feraient tout pour conserver leurs privilèges en écartant M. Fanta Traoré. Leur choix serait déjà fait sur une personne vivant au Canada qui ferait leur affaire. C’est pourquoi, ils ont profité de l’absence du président pour lancer l’appel à candidature, donc mettre en marche l’exécution de leur plan « machiavélique ». Autrement dit, une sorte de « passe-droit » pour contourner la procédure légale et détourner des fonds publics.
En réalité, cette manœuvre consisterait à recruter un directeur de leur choix pour avoir la main mise sur la marne financière d’EGD qui est devenue leur « vache laitière ». Cependant, il souhaiterait donner la place de directeur général adjoint à Mamadou Fanta Traoré, une position qui ne le permettrait pas d’être fondé de pouvoirs lui permettant de prendre des décisions importantes
Cette façon de procéder est devenue monnaie courante dans notre pays, surtout quand il s’agit de nommer des personnes à des postes de recettes. EDG n’a pas échappé à cette règle. Mais cette fois-ci, le risque encouru par le ministre et son président du conseil d’administration serait grand en ce sens que le président tient en personne au redressement d’EDG à l’approche des échéances électorales importantes.



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