Consultation nationale : Aujourd’hui, les positions sont déjà bien connues et sont difficilement conciliables. Maître Traoré

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Lorsqu’on prend l’habitude de traiter les acteurs politiques de l’Opposition de « nains politiques » et qu’on se prend soi-même pour « un grand politicien » ou  » le plus grand politicien que la terre guinéenne n’ait jamais porté », lorsqu’on se met à railler les opposants parce qu’ils se seraient laisser rouler dans la farine à l’occasion de la conclusion de tel accord politique, lorsqu’on qualifie l’Opposition  » d’Opposition la plus bête d’Afrique « , on finit par susciter une méfiance de la part de ces opposants. Ils finiront par intégrer l’idée selon laquelle tout appel au dialogue, à la concertation, toute consultation seraient une autre ruse, un autre artifice, un autre stratagème, un autre piège en perspective.

Sinon, il n’y a rien de plus normal que d’engager une large concertation et de mener les consultations les plus larges possibles sur les grandes questions d’intérêt national. Recueillir les avis et les positions des différentes composantes de la Nations sur la nécessité ou l’opportunité de doter la Guinée d’une nouvelle Constitution à moins de deux ans de la fin du mandat du Président de la République, n’est pas une mauvaise chose en soi.

Cela suppose évidemment que ces consultations se déroulent dans une transparence totale, sans aucune volonté de duper encore une fois les autres parties prenantes à ces consultations. Mais la méfiance entre les acteurs politiques de l’Opposition et le Pouvoir est telle qu’aujourd’hui les chances de succès des consultations annoncées par le Président de la République ont très peu de chance de débuter à plus forte raison d’aboutir.

Si au moins, ces consultations avaient été envisagées avant toutes les manœuvres auxquelles on a assisté ces derniers temps dans le cadre de la campagne en faveur d’un projet de changement de constitution ou un 3ème mandat, on pouvait avoir un mince espoir. Mais, aujourd’hui, les positions sont déjà bien connues et sont difficilement conciliables.

La tâche du Premier ministre sera d’autant plus ardue qu’il s’est personnellement déjà engagé en faveur d’un projet de changement de constitution. Est-il la personnalité la mieux indiquée pour inspirer confiance à tous les acteurs politiques et sociaux ? On verra bien.



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