Affaire Steinmetz-Etat guinéen : Quand Nicolas Sarkozy joue les intermédiaires d’affaires

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L’ancien chef de l’Etat français, devenu avocat, était aux côtés de Beny Steinmetz lors d’un déplacement à Conakry, en février.

L’ambassade de France à Conakry ne l’avait appris qu’au dernier moment. Et seulement en raison de la présence à bord de l’avion d’officiers de sécurité français armés, chargés de la protection d’une haute personnalité. Le 21 février, Nicolas Sarkozy se présente tout sourire devant le président guinéen, Alpha Condé. En tant qu’ancien chef de l’Etat, avocat, intermédiaire d’affaires ? Sans doute un peu des trois, pour tenter de dénouer le dossier Simandou, du nom de la plus grande réserve au monde de minerai de fer…

Nicolas Sarkozy connaît en effet le milliardaire franco-israélien Beny Steinmetz, le personnage central du dossier, parvenu – pendant un temps seulement – à mettre la main sur ce trésor avant d’en être privé en 2004 par Alpha Condé.

C’est donc aux côtés de M. Steinmetz, et dans l’avion privé de l’homme d’affaires, que Nicolas Sarlozy est arrivé à Conakry. Quelques jours plus tard, un communiqué de presse annonçait la conclusion d’un accord entre la Guinée et la Beny Steinmetz Group Ressources (BSGR), l’une des entités de la nébuleuse de sociétés du minier israélien.

Le texte, non définitif, auquel Le Monde a eu accès, ouvre la voie – espèrent ses signataires – au gel d’un certain nombre de procédures judiciaires entre les deux parties – notamment devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) – et à remettre Beny Steinmetz en selle en Guinée. Le protocole d’accord stipule ainsi que la BSGR renonce à toute prétention sur Simandou mais il offre dans le même temps au milliardaire franco-israélien la possibilité de se positionner sur une autre concession minière guinéenne, celle de Zogota.

« Mettre un terme à tout ça »

Comment expliquer ce revirement alors que la Guinée semblait avoir la possibilité de gagner la procédure engagée devant le CIRDI ? « Cela durait depuis trop longtemps, la procédure risquait de traîner encore et de nous coûter des millions de dollars en avocats, explique au Monde le président Alpha Condé. Elle décourageait aussi les investisseurs de s’intéresser à Simandou. Il fallait mettre un terme à tout ça. » Les chances de récupérer des centaines de millions de dollars de dédommagements n’étaient pas garanties non plus. « La BSGR a été placée sous administration judiciaire [en mars 2018]. C’est quasiment une coquille vide, sans actifs à récupérer pour la Guinée », précise un acteur du dossier.

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