Maître Traoré s’exprime sur la plainte contre Faya Millimono pour diffamation

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« Les hommes politiques et les citoyens doivent tourner sept fois leur langue avant de parler et tourner sept fois leurs doigts avant de toucher le clavier de leurs appareils »

Monsieur Faya Millimono a de nouveaux ennuis judiciaires. Cela fait suite à la plainte pour diffamation du Garde des Sceaux contre le leader du Bloc Libéral.

La diffamation est un délit qui porte atteinte à l’honneur et à la considération de la victime. C’est une infraction qui intéresse en tout premier lieu la victime. C’est pourquoi, en matière de diffamation, la plainte de la victime est préalable à l’exercice des poursuites à moins que celle-ci n’ait choisi d’agir en justice par voie de citation directe. Et le retrait de plainte de la victime met fin aux poursuites.

Pour restaurer l’honneur et la considération qui ont été entachés par les propos ou écrits diffamatoires, la victime a le choix entre l’exercice de son droit de réponse ou une action en justice pour obtenir une réparation. Très souvent, les victimes de diffamation demandent le franc symbolique car le plus important pour elles ce n’est pas les numéraires qui peuvent leur être alloués mais la reconnaissance judiciaire de la fausseté des faits qui sont articulés contre elles. En effet, lorsqu’une personne est reconnue coupable de diffamation, cela signifie en termes très simples qu’elle a menti sur ses allégations et imputations. Cela est plus grave en termes d’image ou de crédibilité lorsqu’il s’agit d’un journaliste ou d’un journal. C’est donc une sanction redoutable.

Mais la reconnaissance de la fausseté des imputations et des allégations faites par le diffamateur est encore plus grave lorsqu’elle émane de celui-ci. C’est comme si l’on avait affirmé publiquement quelque chose et reconnaissait publiquement par la suite que ce qu’on a affirmé n’était pas vrai. Autrement dit « j’avais dit ceci. Je reconnais que ce que j’avais dit n’est pas vrai. En somme, je me suis trompé ou j’ai menti ».

C’est en cela qu’il faut saluer le courage de Dr Faya Millimono qui a présenté ses excuses au Garde des Sceaux après les accusations qu’il a portées contre lui. Ce n’est toujours pas facile de reconnaître qu’on s’est trompé ou qu’on a menti. D’autres auraient persisté dans la faute, quoi qu’il leur arrive après.

C’est pourquoi, le dossier » Faya Millimono vs Le Garde des Sceaux  » devait prendre fin dès lors qu’il a reconnu qu’il s’est trompé et a présenté des excuses publiques au Garde des Sceaux. Sauf s’il y a derrière la plainte de ce dernier une volonté de faire taire un opposant irréductible au régime auquel appartient le « prestigieux » plaignant.

Le Garde des Sceaux aurait dû lui-même arrêter cette machine car il sait pertinemment que très peu de juges pourraient avoir le courage de rendre actuellement une décision contre lui même s’il avait tort à plus forte raison quand il a toutes les chances de gagner le procès qu’il a engagé contre Dr Faya Millimono. Mais les « catalyseurs » ne lui laisseront pas le temps de décider puisqu’ils ont une occasion inespérée d’en finir avec un opposant. Le Garde des Sceaux n’aurait certainement pas donné suite à cette affaire plus d’ampleur qu’il n’en fallait dès lors que sa réputation est sauve. Mais hélas !

C’est pourquoi, les hommes politiques et les citoyens doivent tourner sept fois leur langue avant de parler et tourner sept fois leurs doigts avant de toucher le clavier de leurs appareils



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