Société : Le Royaume de Brunei durcit ses lois contre l’adultère et l’homosexualité.

1286

L’adultère et les relations sexuelles entre personnes de même sexe seront punis de lapidation à mort, et les voleurs condamnés seront également amputés en vertu d’une nouvelle loi qui entrera en vigueur la semaine prochaine dans le petit royaume de Brunei, en Asie du Sud-Est, d’après le journal Telegraph.

Un nouveau code pénal strict basé sur la charia doit être appliqué à compter de mercredi prochain, afin de résister aux critiques qui ont maintenu les dispositions brutales en suspens depuis quatre ans. L’homosexualité est déjà illégale dans l’ancien protectorat britannique, mais elle va maintenant devenir un crime capital. La loi ne s’applique qu’aux musulmans et le châtiment sera également « assisté par un groupe de musulmans ».

Les groupes de défense des droits de l’homme qui ont fait du lobbying contre l’inclusion de « peines cruelles et inhumaines » ont réagi avec horreur face à la décision de poursuivre les aspects extrêmes du code pénal. Amnesty International a exigé qu’il soit mis un terme « immédiat » à cet odieux projet.

« La communauté internationale doit condamner de toute urgence la décision du Brunei de mettre en pratique ces peines cruelles », a déclaré Rachel Chhoa-Howard, chercheuse à Amnesty basée à Brunei.

« Légaliser des peines aussi cruelles et inhumaines est épouvantable. Certaines des « infractions » potentielles ne devraient même pas être considérées comme des crimes, y compris les rapports sexuels consensuels entre adultes du même sexe », a-t-elle ajouté.

Ce sultanat minuscule, riche en ressources, compte un peu plus de 450 000 habitants et est situé sur l’île de Bornéo, à proximité des nations islamiques plus modérées d’Indonésie et de Malaisie.

Par rapport à ses voisins, le Brunei est devenu conservateur ces dernières années, notamment en interdisant la vente d’alcool et en introduisant des sanctions sévères pour les fêtes de Noël ouvertes et excessives, de peur que sa population musulmane ne s’égare.

La condamnation internationale a été généralisée lorsque le Brunei a annoncé pour la première fois le déploiement du code pénal de la charia – un système juridique islamique qui prescrit des punitions corporelles strictes – en 2014.

Cependant, un porte-parole du ministère des Affaires religieuses du royaume a déclaré mercredi que le sultan Hassanal Bolkiah, dirigeant du Brunei, devait faire une annonce sur l’application de la charia.

« Ce n’est qu’après cette annonce que nous saurons quelle sera la date d’application des nouvelles lois », a-t-il déclaré à l’AFP.



Correspondant en Angleterre