Présidentielle au Sénégal : Cette élection est une véritable régression démocratique, Dixit le politologue sénégalais Demba Badj,

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 Les sénégalais se sont rendus Dimanche dernier aux urnes pour élire leur président. Au soir de cette journée électorale, la confusion totale régnait dans tout le pays. Le camp  Macky criait déjà à la victoire de leur champion tandis que les deux principaux opposants  réclamaient un second tour. Après 4 jours d’attente,  hier Jeudi 28 février vers 13 h 35 heure locale, le juge Demba Kandji a  mis les pendules à l’heure en proclamant les résultats provisoires. Il s’est prononcé en quelques mots :

« Après l’examen des cinquante-trois procès-verbaux de l’élection,  La proclamation provisoire des résultats donne 58,27 % à Macky Sall, 20,5 % à Idrissa Seck, 15,67 % à Ousmane Sonko, 1,48 % à Madické Niang et 4,07 % à Issa Sall. ». Cette annonce avait provoqué des scènes de liesse dans les fiefs du président sortant et d’une grande désolation au sein de l’opposition.

Après cette proclamation, les opposants n’ont pas tardé à réagir à travers un communiqué commun en rejetant ces résultats provisoires. Pour Idy qui a parlé au nom de l’opposition « Force est de constater que le candidat sortant a confisqué la volonté du peuple souverain et sera le seul à assumer les conséquences face au peuple et face à l’histoire ». Toutefois, elle ne compte pas faire de recours devant le conseil constitutionnel.

A travers cette déclaration, l’on peut dire que le président sortant  Macky SALL a réussi son coup KO.

Au lendemain de cette élection, nous avons contacté notre consultant sur les questions politiques sénégalaise Demba  Badj. Pour lui, la démocratie a pris un sérieux coup au Sénégal. Il fustige la pratique de Macky SALL en ces mots : 

«  Il faut reconnaitre que Macky a fait régresser la démocratie au Sénégal. Ce qui s’est passé  pendant la campagne électorale, le jour des élections et après les élections, montrent que notre démocratie a pris un sérieux coup. D’abord par des calculs politiques, il a écarté ses principaux  adversaires  Karim et Khalifa. Ensuite, les campagnes se sont déroulées dans un climat délétère, du jamais vu au Sénégal. Ces incidents se sont poursuivis le jour du scrutin. Pire, il ya eu des mineurs de 12 ans qui ont voté pour Macky dans ses fiefs, toutes les preuves existent.

Par ailleurs, la  proclamation des résultats n’a jamais pris autant de temps.  En 2012, le soir même des élections, on était au courant qu’il y’aura un second tour, et le soir du second tour, on savait que Macky était président, mais c’est tout le contraire qu’on a vu cette année ».

En dépit de toutes ces condamnations, Macky SALL vient d’avoir la légitimité politique lui permettant d’exercer un second mandat de cinq ans. Le rendez-vous est pris pour 2024



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