Suite au récent accord politique entre la mouvance (RPG ARC-EN-CIEL) et l’opposition (UFDG, UFR), pour beaucoup de juristes guinéens, cet accord sonne comme un désaveu pour la justice et pourrait constituer un danger pour l’équilibre de la société.
En Guinée, le règlement du contentieux électoral relève de la compétence des juridictions. Les Tribunaux de Première Instance sont chargés des élections locales et la Cour Constitutionnelle s’occupe des élections nationales.
Pour maître Traoré, le dernier accord politique entre les deux grandes formations politiques du pays auxquelles il faut ajouter désormais l’UFR pose un véritable problème quant à la valeur des décisions rendues par ces juridictions et le crédit qu’il faut leur donner.
En tout cas, cet accord sonne comme une sorte de désaveu pour la Justice. Lorsque le principal parti de l’opposition guinéenne affirme par la voix de certains de ses responsables et militants que le « voleur » a reconnu le vol qu’il a perpétré alors que la justice avait quasiment entériné les résultats qui sont justement à la base de cette crise, il y a lieu de s’inquiéter. La finalité d’une décision de justice est de mettre fin à un litige. Mais si une décision de justice crée plus de conflits qu’elle en n’en résout, c’est l’équilibre de la société qui est en danger. Les décisions judiciaires rendues sur le contentieux des communales devraient permettre à la Guinée de tourner la page des contestations nées de ces élections. Mais force est de reconnaître qu’elles n’ont pas apporté de solutions. Qu’adviendrait-il quand les Guinéens seront face à des élections à enjeu plus important? La question se pose plus que jamais aujourd’hui.