Ce mardi, 22 avril 2025 à la Cour d’appel de Conakry, le procès en appel de Aliou Bah, président du MoDeL se poursuit. Dans les phases de réquisitions et plaidoiries, le procureur général, Fallou Doumbouya, a requis une peine de cinq ans d’emprisonnement. Interrogé, Maître Almamy Samory Traoré, l’un des avocats de Mamadou Aliou Bah, se dit être surpris de cette décision. « Nous sommes très surpris, très déçus et très étonnés du récquisitoire du parquet général. En demandant l’aggravation de la peine de M. Aliou Bah, le procureur s’est appuyé sur des faits et des interprétations juridiques qui ne tiennent pas », a-t-il déclaré.
Poursuivant, il a précisé que le procureur s’est fondé sur une notion de cumul réel d’infractions, justifiant ainsi une peine plus lourde. « C’est un raisonnement tiré par les cheveux. Les dispositions du Code pénal de 2010 sont très claires : une loi spéciale ne peut s’appliquer face à une loi générale que si elle est plus favorable au prévenu. Or, la loi de 2015, que le procureur invoque et qui prévoit une peine de cinq ans, ne l’est pas. Elle ne saurait donc primer ». Plus loin, il a rappelé que son client n’a jamais tenu de propos diffamatoires ni outrageants à l’encontre du chef de l’État. « Il n’a jamais manqué de respect au président de la République, ni même mentionné son nom. Lorsqu’il évoquait des cas de répression, de kidnappings ou de tueries, il le faisait en des termes généraux, sans viser personne en particulier ».
Aboubacar M’mah Camara