Mariage entre cousins et cousines: Dr Bano apporte des précisions et explique l’origine de la polémique

1380

Après sa sortie sur le mariage entre « cousins et cousines » l’on a assisté à une polémique sur les réseaux sociaux. face à cette situation, l’ancien ministre de l’éducation Dr Alpha Amadou Bano Barry a apporté des précisons sur ses propos et situé l’origine de la polémique
« J’ai été invité à l’assemblée générale ‘’Foutti-Lafidi’’ il y a de cela trois semaines, j’ai reçu une vingtaine de questions. Parmi les questions qui m’ont été posées, il y a la question ethnique. J’ai fait valoir que les ethnies sont comme un corps vivant : elles naissent, se développent, s’agrandissent et peuvent même mourir. Et que tout individu, à sa naissance, est un animal. Ce n’est ni un humain et il appartient à aucun groupe ethnique. Il n’y a pas de sang peul, soussou, malinké, kpèlè ou toma. Comment les gens deviennent membres d’un groupe ethnique ? C’est par la socialisation ; et celle qui joue un rôle principal dans la socialisation, c’est la mère.
Parce que c’est elle qui va durer avec l’enfant à la période où l’enfant va apprendre les règles d’hygiène, les règles comportementales et apprendre la langue. Lorsqu’un homme se marie avec une femme, les deux n’appartiennent pas au même groupe ethnique, si l’enfant reste avec la mère, la première langue qu’il va apprendre, ce sera la langue de la mère. Mais pour qu’un homme puisse se marier à une femme étrangère à lui, n’appartenant pas au même groupe que lui, il faut avoir réussi dans la vie. Celui qui n’a pas réussi, ne peut pas se marier en dehors de son groupe et même de sa famille.
J’ai aussi dit que celui qui réussit, même lorsqu’il est marié à une étrangère, sa famille trouve toujours un moyen de prétexte pour lui trouver une parente à lui, une cousine afin qu’il l’épouse. Parce les Soussous, eux-mêmes disent qu’au lieu de mettre au monde un président, il est préférable de mettre au monde la femme du président, signifiant par-là, que la possibilité d’accès aux ressources que l’homme possède est plus élevée lorsque la femme appartient à la même communauté. J’ai enfin terminé en disant qu’un homme qui n’a pas réussi, qui est en situation d’échec, il n’arrive pas à se trouver lui-même sa femme, et on a peur qu’il ne meurt sans laisser une descendance, on lui trouvera une cousine, une parente.
Quand j’ai fini de dire ça, un monsieur dont je ne vais pas dire le nom mais qui est marié à une cousine à lui, et qui considère que ce que je viens de dire là s’adresse à lui ou pourrait le concerner directement, a fait une extraction de cette partie de moins de 10 secondes et il a diffusé dans les réseaux sociaux. Et puisque dans les réseaux sociaux, on ne cherche pas l’intégralité de ce que tu as dit, les gens ont pensé que j’ai parlé en disant que tous ceux qui se sont mariés à leurs cousines sont des gens en situation d’échec. Ça veut dire que toutes les personnes qui ont une cousine se sont senties concernées et se sont mises à m’attaquer.
Alors que s’ils avaient bien entendu, s’ils avaient écouté l’intégralité, ils comprendraient que celui qui a réussi aussi, se marie de préférence à une cousine pour ne pas qu’il sorte. Voilà la polémique. Mais la polémique est liée à deux choses : les Guinéens n’ont pas d’esprit critique, il n’y a pas de discernement. La capacité à se poser des questions, à s’interroger pour savoir est-ce que ce qu’on est en train de me vendre-là, est-ce que c’est ce qui a été dit? Et dans quel contexte ça a été dit? On prend une partie, on coupe et on balance, voilà ce qui s’est passé
», a expliqué Bano Barry



Administrateur Général