Du discours des politiques sur la fraude électorale en Guinée ( 4 partis pour le second tour)

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Selon OWEN, la fraude électorale « est un acte qui consiste à modifier la volonté du corps électoral ». Autrement dit, elle est un ensemble d’actes ou d’irrégularités ayant pour but d’influencer négativement ou positivement le résultat d’une échéance électorale au profit d’un candidat.
En Guinée, comme dans beaucoup d’autres pays africains, l’on a basculé dans le multipartisme pendant les années 90. ce basculement dans le système partidaire a permis de mettre en place des éléments normatifs et opératoires permettant de crédibiliser les élections.
Cependant, depuis l’organisation des premières élections en 93, l’on assiste à une dénonciation systématique de la part des partis de l’opposition sur les différents processus électoraux. Dans bien des cas, ces partis crient à la fraude électorale, donc au non-respect de la volonté de l’expression populaire.
Durant toute sa vie politique dans l’opposition, Alpha Condé et son parti ont toujours dénoncé la « mascarade » électorale mis en place par l’état et le PUP. Il a toujours estimé qu’il a été volé pendant toutes ces élections. Depuis 2010, l’on assiste au même discours de la part de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo. Ces dénonciations sont devenues de véritables éléments de langage dans ces partis. Une sorte de vérité absolue, à laquelle tous les militants y croient. Pourtant, durant toutes ces années, aucun parti n’a été capable de démontrer par A+B qu’il a gagné une élection en rapportant des faits, bref des chiffres. Ils se contentent tous du simple discours de dénonciation. Parfois, ils apportent aussi des éléments liés à l’irrégularité d’une élection, mais jamais ceux permettant d’établir leurs victoires. Sur ce, analysons les faits pour tenter de comprendre et d’expliquer ce phénomène en s’intéressant particulièrement aux élections de 2010.
En 2010, l’on assistait pour la première fois à une élection sans une mouvance présidentielle. Bref, sans un candidat du parti au pouvoir, ce qui laissait un boulevard d’espoir pour tous les compétiteurs.
Lors de cette compétition électorale, 24 candidats étaient en compétions. A l’issue du premier tour. 4 partis ont réclamé leur victoire. Selon Cellou Dalein Diallo, son parti ( UFDG) a gagné les élections dès le premier tour. Il y a quelques jours sur FIM, un ancien lieutenant du parti soutenait la même thèse. Bref, le président Cellou Dalein répète ces propos depuis belles lurettes. cela est même devenu le principal slogan du guide dans tous ses discours publics. Autrement dit, la principale recette de compagne du parti de l’enfant de Dalein.
Lors d’un entretien avec le directeur de cabinet de Sidya Touré à Paris, monsieur TALL affirmait que la victoire de son parti a été volée. Sidya Touré lui-même a affirmé cela à plusieurs reprises sur les différents plateaux. Le RPG d’Alpha Condé etait dans la même posture en affirmant qu’il etait bel et bien qualifié dans les urnes pour le second round en 2010
Le PEDN de Lansansa nous affirmait lors d’un entretien que son parti a été volé. Il soutenait la thèse selon laquelle, presque tous les militaires avaient voté pour lui dans les camps. Des votes qui n’ont malheureusement pas été pris en compte. Parmi les 4 partis, un réclamait sa victoire dès le premier, les 3 autres étaient certains d’être qualifiés au second tour.
Alors, l’on peut se poser les questions suivantes pour comprendre le sujet: Un parti politique peut-il gagner les élections en Guinée dès le premier tour? 3 partis peuvent-il se qualifier au second tour en même temps? ces partis ont-ils apporté les preuves de leurs victoires pour situer les électeurs ? difficile de donner des réponses positives à ces questions. néanmoins, analysons.
Réponse 1: En analysant la sociologie électorale de la Guinée, Toutes les études réalisées dans ce sens ont démontré qu’il est difficile voire impossible pour un candidat de gagner les élections dès le premier tour dans les urnes. Cela s’explique par le fait qu’en Guinée, les attitudes électoralistes sont influencées par l’appartenance ethnique ou régionaliste. Autrement dit, l’on vote ethnie ou région en Guinée. Or, aucune ethnie ne fait 50%, même 35 %. Selon les données produites par Charles en 1968 reprises par Bano Barry en 2000, le pays comptait 28.60% de peuls, 22.40% de malinkés et 13% de Soussous. En faisant une projection avec l’hypothèse de 5 point pour chaque ethnie, l’on pourrait se retrouver avec 33.60% de Peuls, 27.40% de Malinkés et 18% de Soussous. D’ailleurs, ces chiffres sont illustratifs des résultats obtenus en 2010 par les différents candidats. les trois candidats sur le podium étaient issus de ces trois grands groupes ethniques ou trois régions. Sidya Touré pour la Basse côte ( Sousous), Cellou Dalein Diallo pour la moyenne Guinée ( Peuls) et Alpha Condé pour la haute Guinée ( Malinkés).
Ces explications remettent ainsi en cause la thèse de Cellou Dalein Diallo et de son parti selon laquelle l’UFDG avait gagné les élections dès le premier tour.
Réponse 2: Dans une compétition électorale à deux tours, Dans bien des cas, ce sont les deux premiers qui sont qualifiés au second, sauf pour quelques rares exceptions. Or, pendant cette compétition électorale, l’UFR etait sûr d’être qualifié au second. D’ailleurs le parti continue à réclamer cette victoire. Le RPG d’Alpha Condé avait la même posture. Le PEDN de Lansana Kouyaté a réitéré la même chose. cependant, en tenant compte de la loi électorale qui fixe les dispositifs juridiques de l’organisation d’une élection, parmi les 4 partis, seulement deux seraient capables de se qualifier pour le second tour. Sur ce, je vous laisse le soin de déterminer la véracité des déclarations de chacun des candidats.
En somme, dans le cadre des élections en Guinée, il est très facile de démontrer les actes d’irrégularités lors d’une échéance élection. D’ailleurs, cela représente un jeu d’enfant pour tout analyste politique. Mais il très difficile de démontrer sa victoire à travers des chiffres. Lors des dernières élections présidentielles, Cellou Dalein s’etait prêté à l’exercice sans succès.
Quand on veut conquérir le pouvoir, l’on se donne les moyens d’y arriver. Parmi ces moyens, l’on a le matériel permettant de contrôler le vote et d’établir la vérité des urnes. je ne parle des pas des leaders qui cherchent à devenir député ou chef de quartier. Ceux qui n’ont pas de moyens, doivent faire des coalitions politiques lors des élections du premier degré. Cela leur permettra d’unifier les forces et de mieux contrôler le déroulement du scrutin.
Si vous n’avez pas de moyens, le cabinet Kimbo Consulting peut vous accompagner dans tous les domaines. Sur le plan politique: Le cabinet peut vous accompagner dans la mise en place de meilleures stratégies politiques vous permettant de conquérir le pouvoir. Sur le plan sociologique: Il vous permettra d’avoir des analyses sociologiques taillées sur mesure vous permettant d’avoir de données fiables pour toute stratégie. Sur le plan technique: Le cabinet peut mettre à votre disposition des logiciels conçus sur mesures et vous permettant de faire la synthèse des résultats en un temps record. Bref, de contrôler le déroulement du scrutin. Vous savez maintenant ce qui reste à faire.
Dans le pays de Gondwana, la conquête du pouvoir doit se faire avec de véritables stratégies. De simples déclarations sans preuves ne représentent que des discours creux. Quand on parle victoire, l’on doit être capable de le prouver à travers des chiffres précis. S’il est vrai que les pouvoirs en Afrique sont de véritables machines à frauder les élections, force est de reconnaitre que les partis politiques de l’opposition sont de véritables producteurs de discours creux ( On m’a volé les élections, j’ai gagné les élections)
Par Sonny Lakata Kimba Camara



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