Procès du 28 Septembre: Le témoignage de Bah Oury à la barre booste sa côte de popularité ( Par Sonny Lakata Camara )

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Dans le cadre du procès des évènements du 28 Septembre 2009, Monsieur Bah Oury président de l’UDRG, a comparu le Lundi 20 Mars devant la cour en qualité de témoin. Pendant trois jours, le président du comité d’organisation de la manifestation pacifique, a témoigné devant le tribunal chargé de juger la tragédie du 28 Septembre 2009. Treize ans après les faits, c’est un Bah Oury confiant, pertinent, intellectuellement au point et physiquement prêt qui s’est apprêté aux questions de la cour. Au-delà de son témoignage pour la manifestation de la vérité, plusieurs autres enseignements se dégagent de ce passage remarqué du président de l’UDRG.
Le premier enseignement, est le fait d’aider la cour à la manifestation de la vérité. Dans ce sens, Bah Oury a pleinement joué le jeu et gagné son pari. Ses réponses pertinentes, sa détermination à faire triompher la vérité et surtout la clarté avec laquelle il a abordé les questions, ont certainement aidé la cour a asseoir ses convictions sur certains faits. Durant le procès, monsieur Bah Oury a tenté seulement de s’en tenir qu’aux faits en recadrant parfois certains avocats. Très lucide, serein et intellectuellement au point, l’ancien ministre de la réconciliation a démontré de par la qualité de ses réponses, son intégrité, sa sincérité et surtout sa façon de rendre un bel hommage aux victimes de cette tragédie.
Le deuxième grand enseignement, est le fait que son passage lui a permis de soigner son image d’homme politique intègre. De par la qualité de son intervention, Monsieur Bah Oury a séduit les guinéens, et conquis le cœur de beaucoup de ses détracteurs. Comme le dit le politologue Kabinet Fofana dans l’une de ses vidéos publiée sur FIM, Bah Oury lors de son passage à la barre, a tenu compte de deux aspects pour convaincre. De l’ethos discursif ( c’est à dire l’image que le locuteur donne de lui-même à travers son discours). Autrement dit, le fait d’établir sa crédibilité à travers une mise en scène, une posture . Et de l’ethos prédiscursif ( c’est à dire, l’image que le locuteur renvoi avant de prendre la parole). Bref, Bah Oury à travers ce passage a gagné les deux paris. Il a de par ses réponses, inspiré son auditoire et convaincu les téléspectateurs.
Ces faits lui ont permis d’avoir un regain de confiance et de sympathie auprès des guinéens, donc de booster sa côte de popularité. Son passage remarqué lui a permis d’être à la une Sur les réseaux sociaux et de plusieurs médias. Autrement dit, son témoignage a créé une vague de sympathie auprès des téléspectateurs. En d’autres termes, le président de l’UDRG a montré l’importance de la crédibilité et de la cohérence dans son audition. Aujourd’hui, après son passage à la barre, Bah Oury ne sera plus le même homme politique. Il a bénéficié d’une publicité extraordinaire et forgé son image d’homme politique intègre qui met la Guinée au-dessus de tout.
Le troisième grand enseignement, est l’état de santé de monsieur Bah Oury. Lors des trois jours de procès, il est toujours resté debout pendant de longues heures pour répondre aux questions. Cette attitude qui semble anodine, a mis en relief l’état de bonne santé de l’homme politique Bah Oury. Il a prouvé aux guinéens à travers cette posture, qu’il est physiquement prêt pour prendre les destinées de la nation. Qu’il a un corps saint, dans un esprit saint. Cette démonstration est très importante en ce sens que l’une des conditions pour être candidat, est la présentation d’un certificat médical qui atteste de la bonne santé du candidat. Monsieur Bah Oury n’aura plus besoin de se soumettre à cet exercice. Son passage à la barre a déjà vendu la mèche.
En somme, l’ancien ministre de la réconciliation et président de l’UDRG, a effectué un passage remarqué à la barre. Au-delà de son témoignage qui lui permet de participer à la manifestation de la vérité, Mr Bah Oury a gagné en sympathie auprès des millions de guinéens. Maintenant, l’exercice le plus dur, est comment transformer ces téléspectateurs conquis en électeurs potentiels pour les élections à venir.? La tâche ne serait pas facile, dans la mesure ou ici( en Guinée), les attitudes électoralistes sont influencées par l’appartenance ethnique ou régionaliste. Toutefois, la balle est dans le camp de l’équipe du futur candidat à la présidence, à lui de profiter de cette sympathie et de tirer son épingle du jeu.
Sonny Lakata Camara



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