Guinée : la délégation du NDI dénonce la faible représentation et d’inclusion des femmes au sein des institutions de transition

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Après six jours de travail, la délégation de la mission de l’Institut national démocratique (NDI) a fait le compte rendu de sa mission en Guinée à cette période de transition. C’était hier mardi 16 mars 2022 au cours d’un point de presse animée par la délégation.

Selon Dr Christopher Fomunyoh, directeur régional Afrique au NDI, le but de la mission était d’évaluer les priorités des citoyens pendant le processus de transition de la Guinée après le coup d’État du 5 septembre 2021 et d’explorer les possibilités d’assistance technique aux institutions dirigées par des civils et aux organisations de la société civile œuvrant pour une transition inclusive, transparente et crédible.
Voici ce que la délégation a énuméré après leur observation
● La délégation a noté une grande attente de la part des Guinéens à ce que le pays revienne à l’ordre constitutionnel et à un régime démocratique dans des délais raisonnables, après des réformes inclusives de la constitution et du cadre électoral, et à travers des élections crédibles et transparentes.
● La délégation a également observé un fort désir chez la plupart des Guinéens de voir naître un dialogue fécond et constructif avec leurs compatriotes, pendant qu’ils continuent à partager leurs opinions librement et à faire preuve d’une prise de conscience quant à leurs rôles et responsabilités durant le processus de transition et au-delà.
● Les Guinéens comprennent que le processus de transition doit inclure des mesures durables, délibérées et sérieuses pour la réconciliation nationale, afin de surmonter les profondes divisions politiques et ethniques de la Guinée, et de guérir les blessures liées aux répressions violentes des manifestations pacifiques qui se sont produites de manière récurrente ces dernières décennies.
De nombreux Guinéens de tous bords ont exprimé l’espoir que la transition en cours vers un régime civil et démocratique soit couronnée de succès et soit la dernière dans l’histoire du pays. En dépit de ces notes d’optimisme, la délégation a identifié des risques potentiels à même de raviver les tensions politiques, voire la violence, s’ils ne sont pas traités rapidement. Ceux-ci comprennent :
● Un manque de clarté sur le chronogramme de la transition et l’ordre des priorités pour la période de transition. De nombreux Guinéens se sont plaints des actions récentes des autorités de transition qui contredisent certaines de leurs déclarations antérieures, faites dans les moments qui ont suivi la prise de pouvoir.
● Si les membres d’autres organes de la transition sont connus, notamment les membres du gouvernement et du CNT, la composition nominative des membres de l’organe décisionnel central de la transition, le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), reste inconnue.
De nombreux Guinéens estiment qu’il n’est pas raisonnable de s’attendre à ce que les populations fassent confiance à des décisions prises par un organe dont la composition nominative reste inconnue. Une telle opacité génère une méfiance croissante et un manque potentiel de responsabilité et de redevabilité qui pourraient affaiblir la confiance nationale et internationale dans le processus de transition.
● La délégation a également noté un très faible niveau de représentation et d’inclusion des femmes au sein des institutions de transition. Le CNT compte 24 femmes (sur 81 membres) ; cependant, une seule des huit gouverneurs est une femme. Sur 33 préfets et 304 sous-préfets, aucun n’est une femme. En outre, le nombre de femmes dans le gouvernement de transition est faible.
● Six mois après le début de la transition, un nombre important d’acteurs politiques et civiques réputés pour leur plaidoyer en faveur de la démocratie et de la bonne gouvernance dans le pays ressentent qu’ils n’ont pas la possibilité de contribuer de 3 manière significative au processus de transition.
Il faut préciser que cette délégation était composée de Dr Christopher Fomunyoh, directeur régional Afrique au NDI ; M. Alioune Tine, directeur du Centre Afrikajom (Sénégal); Mme Ulrike Rodgers, directrice de programme pour l’Afrique de l’Ouest francophone au NDI; M. Kevin Adomayakpor, directeur résident du NDI au Burkina Faso; et M. Paul Komivi Sémeko Amegakpo, directeur résident du NDI en Guinée.
Aboubacar M’mah Camara



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