Le retour en force du Covid-19 en Guinée…Comment lutter contre la propagation ? Sayon Dambélé apporte quelques réponses

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Les dernières déclarations de Dr Sakoba Keita, Directeur Général de l’ANSS sur la flambée du virus en Guinée appellent à une certaine inquiétude.

Savons-nous réellement à quoi est dû ce retour du virus qui semblait être sous contrôle jusque-là dans notre pays ? Arrive-t-on à détecter les nouveaux variants (anglais, sudaf, brésilien voire new-yorkais…) dans cette augmentation car je ne sache pas qu’il y ait un séquençage en Guinée des souches permettant de détecter lesdits variants. Or, il est tout à fait possible que ces variants soient à la base de la « nouvelle » propagation du virus d’autant plus d’ailleurs que le variant anglais, assez répandu en Europe, serait plus mortel – à 65% – par rapport à la souche classique du SARS-Cov 2 d’après une étude récente publiée dans le British Medical Journal…

Quelles réponses ont-elles été apportées ? Sont-elles efficaces ? Les mesures de prévention et la limitation des interactions humaines, nécessaires à la limitation de la chaîne de contamination, sont-elles de mise et sont-elles efficaces ?

Mon sentiment général appelle à une forme de circonspection surtout quand je vois qu’il n’y a aucune mesure de restriction en journée notamment les marchés qui restent totalement ouverts alors même qu’ils sont des nids de brassage humain. Surtout que le port du masque est plus que cosmétique qu’autre autre chose. L’hypothèse d’une immunisation collective en Guinée  semble être battue en brèche par les derniers chiffres de contamination.

Tout ce relâchement expliquerait en partie ce retour de manivelle et peut-être aussi un certain recentrage des efforts de nos autorités sanitaires, ces dernières semaines, sur la résurgence d’Ebola. Tous comptes faits, l’Etat doit y veiller, renforcer les mesures de santé publique mais surtout les ajuster aux réalités de notre pays. Par exemple, les décisions politiques qui interdisent les rassemblements n’ont, pour l’heure, aucun effet significatif car aucune coercition ne les accompagne. Nous continuons dans nos concessions à organiser mariage, baptêmes, sacrifices et autres cérémonies appelant de plus en plus de monde dans une impunité totale voire dans une forme d’inconscience des risques encourus.

Quant au couvre-feu instauré à partir 23h, aussi respecté soit-il car les policiers semblent très rigoureux là-dessus, c’est un non-sens sur le plan épidémiologique. Pour la simple raison que l’essentiel des activités est diurne et on aurait pu simplement se contenter de fermer les « clusters » nocturnes que sont les boîtes de nuit, maquis, pubs…

Gageons que la disponibilité progressive du vaccin continue et que le spectre des personnes éligibles s’élargisse rapidement en Guinée.

C’est bien l’une des seules lueurs d’espoir dans un contexte diffus vis-à-vis du Coronavirus où les derniers chiffres de contamination augmentent substantiellement.

Sayon Dambélé



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