Construction Route le Prince, des victimes toujours pas indemnisées par l’état 31 ans après la casse des maisons

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Durant la fin des années 80, l’état guinéen dans le but de désenclaver la banlieue nord de Conakry,  avait entamé la construction d’une route dénommée le Prince et longue de 33 Km. Cette route de type autoroutier, devrait desservir les quartiers nord de la capitale et l’est de la préfecture de Dubreka. De la Belle-vue en passant par Hamdallaye, Bambeto, Cosa, Enco5, Cimenterie et Kagbelen, la construction de la route le Prince a été un véritable catalyseur de développement des localités traversées.

Peu habités avant la construction, les quartiers traversés par la route le Prince font partie aujourd’hui des plus peuplés de la Capitale. Ainsi, elle a permis au désenclavement des anciens villages du nord de la capitale, qui sont devenus aujourd’hui une partie intégrante de l’agglomération le long de « l’AXE »

Au moment de sa construction, plusieurs maisons ont été démolies sans aucunes indemnités. 31 ans après, certaines victimes ne sont toujours pas rétablis dans leur droit. Notre rédaction a rencontré l’une d’entre elle qui nous a expliqué les circonstances de l’expropriation de son bien par l’état. La famille condé avait sa maison à Simbaya.

« C’était en 1990, notre maison se trouvait à Simbaya. Tout était finit, on devrait déménager. Une semaine avant, les agents du ministère de l’habitat sont venus mettre la croix sur la maison. A l’époque, c’était Bana Sidibé qui était ministre de l’habitat et des travaux publics. On a tout fait pour ne pas que la maison soit démolie. Mais malheureusement, nos démarches n’ont pas abouties. Après la casse, on a formé une association des victimes. à Lambanyi était exclusivement prévu pour Le recasement des victimes de la zone de Simbaya. J’ai rencontré plusieurs fois à l’époque le gouverneur de la ville de Conakry Mr Ousmane Camara qui est décédé, il m’avait montré tous les documents officiels attestant le recasement des victimes pour Lambanyi. Malhereusement les victimes n’ont reçu ni argent, ni terrain jusqu’à ce jour. Finalement la zone en question à Lambanyi a été donnée aux grands cadres de l’état » a-t-il déclaré

En Guinée, la problématique liée au déguerpissement ou à l’expropriation doit être bien encadrée afin de permettre  aux victimes d’être indemnisées dans les meilleures conditions. Car, la casse des maisons si elle est mal coordonnée, peut avoir des conséquences désastreuses sur la vie des victimes à court, moyen et long terme.

Il est à noter que les domaines traversés par cette route n’étaient pas une zone réservée ni un domaine de l’état. or, le droit de propriété est consacré par la constitution. Sur ce, l’état doit arrêter cette spirale et procéder à l’indemnisation de toutes les victimes.



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