Selon la constitution guinéenne, le droit de propriété est sacré, un des articles indique que « le Droit de propriété est garanti. Nul ne peut être exproprié si ce n’est dans l’intérêt légalement constaté de tous et sous réserve d’une juste et préalable indemnité ». Pourtant, force est de constater que ces dispositions constitutionnelles ne sont plus respectées dans notre pays. Ces dernières années plusieurs citoyens ont assisté impuissant à la démolition de leurs maisons sans préavis et ni indemnités.
Par ailleurs, depuis plusieurs jours, l’état guinéen se livre à nouveau à cet exercice de démolition sans préavis. A Dubreka, l’on a assisté ces derniers jours à des démolitions des maisons sans préavis. Dans bien des cas, les propriétaires ont été mis devant le fait accompli. Certains ont investi l’économie de leur vie pour se faire un toit. Ce rêve de devenir propriétaire a été anéanti par l’état guinéen en seulement quelques minutes.
Des bulldozers accompagnés des forces de sécurités (Béret rouges, Gendarmes et policiers) armés jusqu’aux dents étaient prêt à mater toute résistance pendant ces périodes de démolition. Les propriétaires n’avaient que leurs yeux pour pleurer. Malgré plusieurs appels aux autorités et des dénonciations de la presse, l’état continue à démolir les maisons à Dubreka. Plusieurs zones sont concernées : Kenendé, Yorokoguiiyah, Dioumayah et Horrira
Ismaël Soumah un fonctionnaire au ministère des transports s’est confié à notre rédaction pour expliquer les circonstances de la démolition de sa maison à Kenendé Sangareya dans Dubreka. Un terrain acquis en 2008 dans des conditions légales, Monsieur Soumah a mis 10 ans pour réaliser son rêve de devenir propriétaire. Et ce rêve a été brisé avant-hier par les services de l’état.
« J’étais au service, on m’a appelé vers 10h du matin, en me disant qu’ils ont mis une croix sur ma maison. Le lendemain, je me suis déplacé pour aller visiter le lieu vers 6h du matin. J’ai trouvé des machines partout, des bérets rouges, des policiers et des gendarmes armés jusqu’aux dents. Nous étions plusieurs propriétaires, on les a demandé ce qu’ils veulent faire, ils nous ont dit, qu’ils sont venus pour démolir. On les a demandé vous démolissez sans prévus ni rien ? On ne comprend rien. Ils ont dit à tout le monde de quitter les lieux. Quelques minutes après, les machines sont rentrées en action. Toutes les maisons ont été démolies. J’ai acheté ce terrain depuis 2008, j’ai achevé la construction il y a trois ans, il ne restait que la peinture. Mais la maison était habitée. C’est une économie de 10 ans qui est partie en moins d’une heure… il y avait de belles villas ici, certains avaient même le titre foncier, mais tout a été détruit » a déclaré monsieur Soumah les larmes aux yeux
Qu’est-ce que vous envisagez ?
« On est en train de faire une liste de toutes les victimes, une réunion est prévue pour demain. Nous comptons porter plainte contre l’état afin de faire une réclamation. Parce que les procédures n’ont pas été respectées. Nous avons acquis ces terrains dans des conditions légales. Donc on demande des réparations à l’état, il est important de signaler que la décision vient d’en haut, de sekhoureya, donc demandons réparation » a-t-il déclaré
Il est à noter plusieurs autres propriétaires sont dans la même situation que Ismaël Soumah. En attendant, c’est silence de cimetière au niveau autorités préfectorales de l’habitat de Dubreka. personne ne sait pour l’instant les raisons de ces démolition
Affaire à suivre
