Dix ans de gestion vertueuse, dix ans de progrès : d’une économie exsangue à une croissance stable, durable et inclusive (Par Abdoulaye Sama Kaba)

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Fin 2010, le professeur Alpha Condé arrive à la tête d’un pays qui vient de sortir d’une transition militaire. Les deux années de gestion chaotique de cette junte militaire ont mis le pays, qui est déjà PPTE depuis 1996, à plat ventre, pour paraphraser l’ancien Premier Ministre, feu Jean Marie Doré, paix à son âme.

Les données macroéconomiques sont catastrophiques.  Un déficit global de plus de 1 % de Produit intérieur brut (PIB). Une inflation qui atteint 21 % et une dépréciation du taux de change sur le marché libre de 25 %. Le déficit public caracole à 17% et le taux d’endettement moyen avoisine 80%. Des chiffres très éloignés des critères du «Pacte de convergence et de stabilité macroéconomique » de la Zone Monétaire Ouest Africaine (ZMAO) visant l’homogénéisation des économies des États membres.

Précisons avant de continuer que la Guinée devait remplir ces critères de convergence avant 2004, année initialement prévue pour la création de l’union monétaire unique.

Six ans plus tard, elle n’était toujours pas prête !

Une situation humiliante pour un pays membre fondateur de cette zone monétaire.  Sortir la Guinée de ce marasme économique et la mettre sur la voie de la croissance et donc de l’émergence, relevait d’une mission impossible.

Impossible ?

Impossible n’est pas Alpha Condé. Il commence par un état des lieux qui révèle une situation économique plus désastreuse que ce qui parait au prime abord. La transition a vidé les caisses, environ 400 dollars US de disponible, et fait tourner la planche à billets à plein régime. Ce qui a favorisé, dans un pays ou tout ou presque est importé, la mise en circulation de billets contrefaits par des réseaux de mafieux.

Cette augmentation de la masse monétaire s’est traduite par la chute vertigineuse de la valeur de la monnaie et une hausse incontrôlée des prix. Rappelons au passage que le pays avait connu une situation similaire entre 2004 et 2006. Cette période, qui correspond à la primature de Cellou Dalein Diallo, candidat de l’UFDG à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020, a vu le taux du dollar US passé de 2 500 GNF à 5 500 GNF et le prix du sac de riz passé de 65 000 GNF à 135 000 GNF. 

Revenons sous les soleils, plus radieux, du professeur Alpha Condé.

Plusieurs chantiers de réformes macroéconomiques structurelles sont ouverts pour améliorer l’efficacité de la gouvernance macroéconomique. Sécurisation des billets de banque et lutte contre la contrefaçon. Les anciens billets de GNF, un travail d’amateurs, étaient exposés à la contrefaçon à cause des éléments  de sécurité facilement imitables. Le nouveau régime entreprend la modernisation de la famille des billets de banque sous la houlette du gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG).

De nouveaux billets redimensionnés et imprimés dans un nouveau design avec des éléments de sécurité améliorés sont progressivement mis en circulation. Une lutte sans merci est engagée contre les contrefacteurs et leurs complices. Elle aboutit à l’arrestation de plusieurs personnes et le démantèlement de plusieurs réseaux mafieux.

Mobilisation et sécurisation des ressources.

Plusieurs réformes, basées sur la mobilisation des recettes, une maitrise des dépenses et visant à empêcher la déperdition des ressources sont engagées.

Citons quelques-unes.

–           loi sur l’unicité des caisses de l’État

–           loi organique relative aux lois de finances et ses textes d’application

–           loi relative aux transactions électroniques

–           loi portant gouvernance financière des sociétés et établissements publics

–           code des marchés publics

–           décret portant règlement  général sur la gestion budgétaire et la comptabilité publique

–           décret portant cadre de gouvernance des finances publiques

On notera également le déploiement du Numéro d’Identification Fiscal Permanent (NIFP), la digitalisation des opérations de déclaration et de paiements de taxes/impôts via la plateforme e-impôt, e Tax, et le recoupement des régies financières douanières et fiscales.

La transparence dans la gestion de la chose publique

Sous les soleils du professeur Alpha Condé, les Organisations de la Société Civile (OSC) peuvent participer à des séances de Débat d’Orientation Budgétaire (DOB).

Ils ont ainsi la possibilité de donner leurs avis sur les priorités sectorielles des politiques publiques et juger de leur pertinence pour le développement économique et social de la Guinée.

En outre le ministère en charge du budget produit un rapport trimestriel d’exécution de la loi de finances en cours qu’il dépose à l’Assemblée Nationale.

Un mécanisme de contrôle et de sanction.

La Loi Organique Relative aux lois de Finances (LORF) a apporté une innovation majeure  dans la gestion des finances publiques en Guinée : le contrôle interne de l’administration.

Ce contrôle est réalisé par les corps d’inspection qui sont : l’Inspection générale d’État (IGE), l’Inspection générale des Finances (IGF) et les inspections sectorielles.

Les ordonnateurs défaillants sont passibles de poursuites, conformément à l’article 80 de la LORF qui dispose « Toute faute de gestion commise par les ordonnateurs, y compris les ministres et leurs collaborateurs directs, les ordonnateurs délégués et les contrôleurs financiers est passible d’amende prononcée par la Cour des comptes selon les modalités définies à l’article 79 alinéa 2 de la présente loi organique. ».

Les résultats sont au rendez-vous.

La mise en œuvre de ces réformes successives a permis d’améliorer de façon substantielle la gestion des finances publiques.

En 2019, le déficit budgétaire s’est établi à 0,5% du PIB.

L’inflation est maîtrisée et repasse sous la barre des 10%.

La maîtrise de l’inflation combinée à l’accroissement des réserves de change, allant jusqu’à 3,7 mois d’importations de biens et services, a entraîné une stabilisation de la monnaie et des prix sur le marché.

Les augmentations vertigineuses des prix sur le marché sont désormais de lointains souvenirs.

La croissance s’installe  dans la durée et la Guinée figure désormais parmi les meilleurs élèves en termes de croissance.

L’économie guinéenne renaît de ses cendres grâce à la vision et la clairvoyance de son Président. Le pays a, enfin, pu atteindre le point d’achèvement de l’IPPTE, en moins de deux ans de gouvernance vertueuse, avec en prime l’effacement de plus de 2/3 de la dette. Une dette, rappelons-le, contractée par les anciens gouvernants, aujourd’hui opposants en quête de revanche avec pour seul programme : « essayez-moi, vous verrez ».

L’atteinte du point d’achèvement de l’IPPTE, combinée à un accroissement du PIB et aux réformes macroéconomiques, a permis une forte réduction de la dette publique.

Le taux d’endettement moyen est passé de 79% du PIB (entre 2000 – 2010) à 34,2%  du PIB en 2019.

L’Afrique doit privilégier le développement. On n’a pas souvent la chance d’avoir un bon dirigeant ayant réussi à obtenir des résultats aussi spectaculaires en si peu de temps.

Un tel dirigeant doit être encouragé.

Le plus important pour l’Afrique c’est la croissance, donc de l’emploi pour les jeunes, la réduction de la pauvreté et le développement socioéconomique.

Le premier des droits de l’Homme, disait Jacques Chirac, paix à son âme, c’est manger, être soigné, recevoir une éducation et avoir un habitat.

Abdoulaye KABA.

Secrétaire à la Presse et à l’information. Coordination RPG AEC Europe.



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