Enquête : Tué dans les locaux de l’Escadron mobile no18, les détails de la mort d’Issiaga Keïta font froid dans le dos

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Issiaga Keita, la trentaine, a été tué le mercredi passé dans les locaux de l’Escadron de la Gendarmerie Mobile n° 18 situé à Cosa. Selon la version présentée par les gendarmes, il aurait été tué lors d’une altercation avec un autre détenu. Mais de nombreuses zones d’ombre subsistent encore sur les circonstances de cette mort. Le doute sur les explications fournies par les éléments de cette unité de gendarmerie est d’autant plus épais que les détails de la mort de ce jeune homme qui font froid dans le dos.

En effet, selon nos investigations, les membres inférieurs et supérieurs, la tête et le sexe de la victime ont été coupés. D’après, les gendarmes la victime et son bourreau se seraient battus dans le violon où ils étaient tous les deux enfermés. Selon toujours les gendarmes, le meurtrier présumé avait été arrêté, conduit dans leurs locaux et enfermé pour avoir menacé de mort des citoyens.

Mais habituellement les personnes à mettre en cellule sont préalablement fouillées systématiquement avant d’être enfermées. Il est donc extraordinaire qu’un détenu ait pu avoir sur lui une arme pour tuer et mutiler son codétenu.

En réponse à cette interrogation, les gendarmes auraient affirmé que lors de l’altercation qui a opposé les deux détenus, l’auteur du crime se serait saisi d’un morceau de tôle pour  perpétrer son crime. L’autre curiosité dans cette affaire est que personne parmi les gendarmes qui étaient de garde ce jour n’a semblé avoir entendu un cri. Une personne qui est en train de perdre la vie de façon aussi violente pouvait-elle ne pas pousser des cris? Et comment se fait-il que des cris n’ont pas été entendus alors qu’il faisait nuit et que tout était calme. Surtout en cette période de couvre-feu ? Autre curiosité, selon toujours nos investigations il n’existait pas de trace de sang dans le violon et le présumé meurtrier n’en portait pas non plus sur ces vêtements.

Au regard de ces éléments, il est tout à fait logique de penser que la victime a été sortie de sa cellule pour être tuée et mutilée ailleurs et le reste de son corps transporté ensuite dans le violon. La crainte de la famille de Issiaga Keita réside aujourd’hui dans le fait que le crime a été commis dans les locaux d’une gendarmerie et que des éléments appartenant à cette unité pourraient être directement ou indirectement impliqués dans cette affaire.

Elle ne comprend donc pas que les investigations soient confiées à une Brigade de Recherches de la Gendarmerie Nationale. Il faut craindre en effet que les enquêteurs ne couvrent leurs collègues.

Aux dernières nouvelles, le Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale, le Général Ibrahima Baldé se serait rendu, en compagnie d’une forte délégation, dans la famille de la victime pour  lui présenter les condoléances. Une somme de dix millions et dix sacs de riz auraient été remis aux parents de la victime. Mais le père de famille a exigé que justice soit faite et entend aller jusqu’au bout pour découvrir la vérité. Un avocat, en l’occurrence, Maître Mohamed Traoré, a été constitué par l’oncle maternel de Issiaga Keita, qui est lui-même magistrat.

Affaire à suivre



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