Casse-tête des députés de l’opposition à l’assemblée : « le tout n’est pas d’être député, Il faut pouvoir influer sur le vote au sein du parlement » Par maître Traoré

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 Certains acteurs politiques reprochent aux anciens députés de l’opposition de n’avoir pas fait grand-chose en terme de proposition de loi, de contrôle de l’action gouvernementale ou de mise en place de commissions parlementaires d’enquête pour éclaircir les multiples cas de malversations financières dénoncées notamment par la presse pendant les six dernières années. C’est un fait. Mais pour être plus objectif sur cette question n’est-il pas utile d’aller au-delà du simple constat ?

Le principe de fonctionnement d’un parlement repose sur le vote. Aucun député pris individuellement, hormis, le Président de l’Assemblée nationale n’a des pouvoirs propres. Sa mission s’exerce dans le cadre de son vote. Certes, le parti au pouvoir n’avait pas la majorité absolue au sein l’ancienne Assemblée nationale. Mais il disposait d’un nombre de députés suffisant pour pouvoir adopter ou rejeter tout texte de loi, toute décision pour lesquels la majorité qualifiée n’était pas requise. Cela pourrait peut-être expliquer peut-être que les députés de l’opposition qui étaient obligés de se plier à la loi de la majorité n’aient pu porter avec succès aucune initiative parlementaire.

Ceux des acteurs politiques qui faisaient ces critiques aux députés de l’opposition et qui sont eux-mêmes députés aujourd’hui doivent sans doute se rendre à l’évidence que la tâche n’était pas aussi facile. Dans un parlement où le parti au pouvoir dispose de plus de la majorité absolue sans compter ses alliés qui gravitent autour de lui, la tâche sera plus dure encore pour les quelques députés se réclamant de l’opposition et qui comptent jouer pleinement leur rôle qui est attendu d’eux.

Lorsqu’on entend M. Baadiko Bah sur une radio de la place évoquer une convention de prêt signée entre la Guinée et une société étrangère ainsi que les remarques jugées pertinentes qu’il aurait soulevées lors de l’adoption de ce document et qui n’ont pas été prises en compte, l’on s’aperçoit qu’il était impuissant face à la machine de vote du Pouvoir au sein de l’Assemblée nationale. Il a beau avoir un esprit critique et apporter les critiques constructives, il ne pouvait empêcher le vote majoritaire. Comme quoi, le tout n’est pas d’être député. Il faut pouvoir influer sur le vote au sein du parlement.

Par Maître Mohamed Traoré avocat



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