TRIBUNE : PRISE EN CHARGE DE NOS « GLOIRES  » SPORTIVES ET CULTURELLES: LA RAISON DOIT L’EMPORTER SUR L’ÉMOTION

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 Le débat concernant la prise en charge de nos gloires sportives et culturelles doit se faire sans passion et loin de toute émotion. Il faut reconnaître d’abord que ces personnes ont marqué, chacun dans son domaine, l’histoire de la Guinée. Ils l’ont honorée par leurs talents à travers le monde.

Cela étant, je suis de ceux qui pensent que l’Etat n’a aucune obligation de les assister financièrement. Ces personnes ont eu le privilège de choisir leurs métiers, de connaître la notoriété à un moment de leurs carrières et tout ce qui va avec: argent, biens immobiliers, privilèges… c’est à eux donc que revient la responsabilité de préparer leurs retraites.

Être chanteur, et footballeur sont des professions libérales, par conséquent l’Etat guinéen n’a pas l’obligation d’assister tel ancien joueur ou artiste puisque celui-ci est dans les besoins. Même dans les pays communistes, les professions libérales ne bénéficient pas d’assistance financière de la part de L’Etat.

La Guinée étant un pays libéral, le rôle de l’Etat n’est pas de distribuer de l’argent pour assister financièrement tel ancien footballeur ou artiste. Son rôle est de créer un régime spécial de pension ou d’assurance à travers lequel l’artiste ou le footballeur paye un pourcentage et l’Etat guinéen paye également un certain pourcentage. Cette contribution peut-être mise à la disposition de l’intéressé en cas de besoin ou pendant sa retraite. Ça se passe ainsi dans tous les pays normaux.

J’ai beaucoup d’admiration pour les footballeurs et artistes de mon pays, mais nous devons dépassionner ce débat afin de créer une structure solide et digne avec laquelle  l’artiste et l’Etat sont gagnants.

La façon dont l’ETAT assiste ces gloires est non seulement inefficace, mais injuste. Quels sont les critères pour que tel artiste ou footballeur soit désigné comme une gloire? C’est parmi les artistes et footballeurs seulement qu’on a des gloires? Autant de questions qui méritent des réponses.

Lamine Elmy Soumah



Correspondant en Angleterre