Pourquoi, depuis 30 ans, nous échouons à instaurer la démocratie et l’Etat de droit en Guinée? S’interroge le président de l’AFD

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Parce que toutes les coalitions qui se sont formées, du Forum Démocratique National au FNDC, étaient une sorte de fourre-tout où partis et organisations de la société civile aux objectifs obscurs, le plus souvent majoritairement des sous-marins du pouvoir côtoyaient ceux qui luttaient réellement pour le changement. Évidemment, les mauvaises graines jetaient le discrédit sur l’ensemble du mouvement qui finissait par s’étioler et s’éteindre.

L’erreur, c’est de vouloir ratisser large. Tout aigrefin qui s’époumonait à critiquer le pouvoir était bienvenu. Non, on ne peut pas se battre et gagner le combat pour la démocratie avec des gens qui ne croient en rien, des girouettes politiques qui justifient successivement, au gré de leurs intérêts, leur soutien au pouvoir et à l’opposition. Ça ne marchera pas.

C’est la qualité des acteurs qui compte, pas leur nombre. Il faut donc sélectionner rigoureusement les organisations qui doivent mener le combat. Chacun est libre d’agir sur le terrain, toutefois, les vrais acteurs du changement sont tout aussi libres de ne pas s’associer avec des pourritures sans convictions.

Les partis politiques et les organisations de la société civile sont devenus des tremplins pour accéder aux mamelles de l’Etat.

De 1990 à 2020, les Guinéens n’ont cessé de se battre pour changer leur vie par le triomphe de l’idéal démocratique, mais leur combat a toujours été sacrifié sur l’autel des ambitions personnelles de celles et ceux sensés les représenter dans des partis politiques et des organisations de la société civile,  qui n’étaient en réalité créés que pour participer à la bouffe du pouvoir.

Si nous voulons vraiment gagner, que ceux qui ont des convictions fortes et surtout qui ont une réelle représentativité dans la société se retrouvent pour combattre le système. On n’a pas besoin de beau parleur, il faut avoir un minimum de poids sur le terrain et donc des partisans déterminés à se battre.

Ça ne sert à rien de s’encombrer de parti-sigles et d’organisations de la société civile fantômes. Il faut les écarter pour ne garder que des partis qui tiennent leurs assemblées générales et donc qui sont implantés dans le pays ainsi que les organisations de la société civile actifs dans la défense des droits des citoyens.

Maintenons le cap et avançons avec les vrais combattants de la démocratie.

Par Alpha Saliou Wann



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