COVID-19 Aide d’Urgence: $1250-$1750, c’est le montant que le 1er Ministre canadien Justin Trudeau promet de verser à chaque étudiant pendant 4 mois*

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Les étudiants ne seront finalement pas en reste. Ceux qui craignaient de ne pas pouvoir payer leurs frais de scolarité cet automne parce qu’ils n’auront pas travaillé pendant l’été à cause de la pandémie seront probablement soulagés : Ottawa leur versera à eux aussi une forme de salaire minimal au cours des quatre prochains mois tout en bonifiant les prêts et bourses auxquelles ils ont droit.

Le premier ministre Justin Trudeau a ainsi annoncé mercredi que tout étudiant postsecondaire sera admissible à un montant de 1250 $ par mois pour les mois de mai à août 2020. Si les étudiants ont des personnes à charge ou un handicap, ce montant est augmenté à 1750 $ par mois. Les étudiants pourront toucher ce montant même s’ils gagnent encore un petit revenu, qui ne doit pas dépasser 1000 $ par mois. Pour le Québec, cette prestation est destinée aux étudiants du Cégep, de l’université et ceux qui ont gradué en décembre dernier.

Cette Prestation canadienne d’urgence pour les étudiants (PCUE) est une forme d’extension de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) offrant 2000 $ par mois mais seulement aux personnes ayant perdu leurs revenus à cause de la pandémie. Les étudiants qui ont perdu la perspective de gagner un revenu ne se qualifiaient pas jusqu’à maintenant.

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M. Trudeau a expliqué que si certains étudiants qui travaillaient déjà se sont qualifiés à la PCU régulière en perdant leur boulot, cela n’a pas été le cas de tous. « Ils se demandent ce qu’ils feront. La COVID-19 fait en sorte qu’il n’y a juste plus autant d’emplois pour les étudiants. Et sans emploi, il peut devenir difficile de payer les frais de scolarité ou les besoins de base quotidiens. Vous vous seriez peut-être tournés vers vos parents pour obtenir de l’aide en temps normal, mais en ce moment, maman et papa sont aussi au bout de leurs ressources. »

En plus de ce versement mensuel, Ottawa doublera les montants de bourses auxquels les étudiants étaient en principe admissibles pour 2020-21. Les montants de prêts seront pour leur part augmenté des deux tiers. Le Québec, qui gère son propre programme de prêts et bourses, devra négocier avec Ottawa pour connaître l’ampleur de la compensation qu’il recevra. Dans la même veine, les étudiants qui touchaient déjà des bourses ou des subventions de recherche fédérales verront celles-ci être prolongées de trois ou quatre mois. Ce volet de l’annonce coûtera à lui seul 292 millions de dollars.

Enfin, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé la création d’une Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant. Tout étudiant s’offrant ses services pendant l’été pour aider à la lutte contre la pandémie de COVID-19 sera admissible à une récompense pouvant atteindre 5000 $ pour ses études à l’automne.

Au final, l’ensemble de ces mesures coûteront au Trésor fédéral 9 milliards de dollars.

Ottawa avait déjà annoncé il y a deux semaines qu’il bonifiait son programme Emplois d’été Canada, qui aide les employeurs à embaucher des jeunes pour l’été. Ottawa financera à 100 % le salaire des jeunes recrues plutôt qu’à 50 % comme c’était le cas dans le passé. Les emplois à temps partiel se qualifieront désormais et les emplois admissibles pourront se prolonger jusqu’en février 2021. Mercredi, le gouvernement a indiqué qu’en plus de ces emplois, Ottawa créerait 76 000 postes destinés aux étudiants, quoique sans fournir de détails additionnels.

Pourquoi pas universel ?

Le premier ministre a dû justifier le choix de son gouvernement qui a opté pour une PCU plutôt qu’un montant universel versé à tous les Canadiens. Cela n’aurait-il pas été plus simple, quand on constate que la PCU a dû maintes fois être modifiées ou élargies pour pour prendre en compte divers cas de figure ?

M. Trudeau ne le pense pas. « On comprend qu’il y a des gens qui pensent que ça aurait été une solution simple, mais ça n’aurait pas été beaucoup plus simple ou même plus simple du tout que d’administrer la PCU. C’est pas aussi simple que de simplement envoyer un chèque à tous les Canadiens de n’importe quel âge ou n’importe quel endroit. C’est toujours un peu plus compliqué que cela. Deuxièmement, on a choisi d’aider d’abord et avant tout ceux qui en ont réellement besoin. »

Le NPD de Jagmeet Singh a été un des premiers à réclamer l’envoi d’un chèque à tout le monde (2000 $ par adulte et 250 $ par enfant), indépendamment de leur situation financière pendant la pandémie. Le NPD fait valoir qu’il aurait été possible de récupérer lors de la saison fiscale les sommes versées aux personnes n’ayant pas perdu leurs revenus pendant la crise. Cette semaine, 50 sénateurs ont ajouté leur voix en demandant eux aussi l’instauration d’une prestation universelle pour tout le monde. Une telle procédure simplifiée, pensent-ils, libérerait des ressources humaines à l’Agence du revenu du Canada.

Avec Marie Vastel, Devoir.com

*Le titre a été modifié



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