Tueries en Guinée : L’état doit arrêter de se dédouaner « son devoir naturel est d’ouvrir des enquêtes » Dixit Maître Traoré

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Dans une publication sur sa page Facebook, l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats, maître Mohamed Traoré appelle l’état à assumer ses responsabilités face aux différentes tueries en Guinée. Pour lui, c’est un devoir naturel pour l’état d’ouvrir des enquêtes afin de savoir ce qui s’est passé et de prendre les mesures appropriées.

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Dans un État soucieux de la protection de ses citoyens quel que soit leur appartenance ethnique ou politique, lorsqu’il y a morts, des blessés et des destructions d’édifices lors de manifestations, son devoir naturel est d’ouvrir des enquêtes afin de savoir ce qui s’est passé et de prendre les mesures appropriées. La sécurité des personnes et de leurs biens incombe à l’État. Cela relève de ses fonctions régaliennes.

Mais chez nous, l’État se place toujours dans une position défensive. Sa seule réponse est de se défendre contre les accusations portées contre lui. Des déclarations du genre  » ce ne sont pas les FDS qui tuent ou blessent pendant les manifestations ; jusqu’à preuve du contraire, les morts d’hommes et autres violences liées aux manifestations ne sont pas imputables aux FDS; il y a des citoyens qui détiennent des armes et qui tirent sur d’autres citoyens ;  » sont très courantes dans la communication officielle. L’Etat ne va presque jamais au-delà de ces déclarations. C’est comme si sa responsabilité était dégagée dès lors qu’il déclare que ce ne sont pas ces agents qui ont commis les infractions relevées lors des manifestations. En d’autres termes, les citoyens peuvent s’entretuer. Du moment où l’État n’y a rien à voir, ce n’est pas son problème. C’est une curieuse conception des fonctions régaliennes de l’État.

Mais au fond, dès lors qu’on commence à se défendre en disant  » jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas moi », on donne tout de suite l’impression que l’on cache quelque chose. Sinon, on devrait simplement affirmer  » ce n’est pas moi » sans évoquer l’idée d’une « preuve du contraire » puisque par définition cette preuve ne peut exister. Parler de « preuve du contraire » équivaudrait à l’idée que cette pourrait bien exister et qu’il suffirait de la rechercher pour la trouver. C’est pour toutes ces raisons que personne n’a jamais cru véritablement aux déclarations du Pouvoir sur ces infractions. Et la faute dépend de l’État lui-même.



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